C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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 Résultat de la recherche de Jourd. Blaye alex. M. 
1
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     ACCROUPIR     
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Qui s'accroupit, on l'abaisse. "Qui prend une attitude soumise on l'abaisse ; une attitude soumise appelle le mépris" : La teste li trencheray a l'espee d'achier : Car li homs qui s'acrout on le fait abaissier ! (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 740). Qui s'acrout, en [var. Dieu] l'abesse, se dit on mainte fye (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 50). Qui hante lez chetifs povreté va quirant, Qui s'acrout on le va tout adez abaissant Et ly homs qui se va honnestement pourtant On le prise et honneure et mocqu'on le meschant. (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 106). [Charlemagne se prépare à attaquer Jourdain qu'il accuse de trahison ; celui-ci se prépare militairement pour se défendre et défendre son honneur]...Pour le doute se gent establissoit, Con pour bataille atendre esramment s'ordonnoit ; Bien dist : cieux qui s'acrout, c'est droit qu'acroupiz soit. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 679).

2
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     ACHETER     
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Il est de raison qu'on ait ce qu'on achète "Il est logique qu'on dispose de ce qu'on achète" : Et [Jourdain] dist que s'y le tient de malle mort mora, Car chou est de raison, qui loiauté fera, c'on ait chou c'on acate. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 664).

Rem. DI STEF., 896b.

3
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     ADAM     
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Nous sommes (tous) enfants d'Adam (et d'Eve) : Trèstous venons d' Adam, mais tout est deviset. Chil qui rikecces ont, il ont trop bien viset, Mais qui povretet prendent, sont trop mal aviset : Pour chevanches avoir, ont maint sage biset. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 95). Nonpourquant androit Dieu chescun est issus D'Adam anthierement (Lion Bourges K.P.F., c.1350, v.24456-57). Empereres courtois, dist Naimmez le senez, Nous sommez fil Adam, c'es fine veritez, N'y a conte ne per qui ja se soit vantez Qu'i soit pluz gentilz hons ne venuz ne trouvez Es drois de Dieu comme set li mains ricez clamez. Touz sommez d'un metal, nuz n'en est excusez (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 694).

Rem. Morawski 2435 : Tous furent de Eve et d'Adam ; Hassell 30, A31.

4
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     ADVENIR     
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Tout advient qui advenir doit/qui est destiné : Tout avient quanqu'avenir doit. (Mir. abbeesse, 1340, 81). Agamenon, Gregois et leur armée, Destruirent tout ; mais a leur revenir Perirent tuit, po de gent exceptée : Toudis advient ce qui doit advenir. (DESCH., Oeuvres Q., t.6, c.1370-1407, 89). Or nous dist uns proverbe qui est vray que chu qui doit avenir jà ne puet trespasseir. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors B.B., t.2, a.1400, 118). Les choses qui doivent avenir, convient qu'elles adviennent (Ponthus Sidoine C., c.1400, 131). Sy vousavertis que je suis Zephir, qui suis moult doulant de la mort Estonné, mais avenir convient ce qui est ordonné. Sy vueil bien que vous sachiez que jamais ne vendrez a chief de vostre intencion se tant ne faittes quePasselion le jeune enfant, a qui je ne fauldray aucunement, soit en personne a ce siege (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 235). [Les Sarrazins surprennent les troupes de Jourdain qui font le siège devant un site] Quant oïrent [ceux du guet] paiiens enviers yaux aprochier, Celle part sont tournez ; mieux leur venist lessier, Mais chou qu'avenir doit ne puet on despicier, Chou avient qui doit estre. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 550).

Rem. Morawski 997 : La chose qui être doit ne peut être qu'elle ne soit ; Hassell 31, A32.

5
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     AGUET     
Pire est (r)encontre qu'aguet. "Quand on croit avoir échappé à un danger, il en survient un plus grand" : D'omme ne se doubtoient qui fust de mère vis. On eschape d'agait, mais encontres vault pis. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 218). "Baron," che dist Gaufer, "vous estes mi parent, Car j'ai, à che jour d'ui, par vous tous sauvement ; Mais s'à Nimaie vieng, je vous ai en couvent Que chascuns en ara .J. loïal païement !" Chil chevauchent à joie, ne se doubtent noient, Mais pis vault li encontres que li agais souvent. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 378). Pour c'on dit ung proverbe qui est bien a dobter : Aultretant d'un encontre que d'un agait paisser. (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 363). La fust Gerart saisy de le gent paiennour, Bien l'en cuident mener li felon boiseour, Mais la ont encontret Jourdain a leur retour. Pour che dist on souvent c'onques tant de dolour Ne fist agait qu'encontre (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 809). Tremblés, mutins, mamelus et Liegois, Courés, vollés que bougons empennés, Tremblés, cités, villes, chasteaux et tois, Prenés exemple aux orguilleux Gantois, Comment ils sont riflés et ramonnés ; Ainsy serés des meures ramenés, Se riens avés venu de mal acquest : Aujourd'huy vault pis rencontre que aguet. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 231).

Rem. Morawski 1635 : Pire est encontre que aguez.

6
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     AIDER     
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Celui que Dieu veut aider n'a pas perdu son temps : [Jourdain est confronté à un ennemi redoutable et ne semble devoir son salut qu'à l'aide de Dieu]...Jourdain (...) a sacquiet le branc et embraciet l'escu. Et Saudoinez y fiert a force et a vertu Que parmy le pluz fort a les ais pourfendu, Le taint et le verniz a a tiere abatu ; Le ciercle li deront comme .I. rain de sahu, Mais le coiffe fu forte qui le cop a tenu. Ne fist mal au vassal, car a Dieu n'a pleü ; Cieux quë il [Dieu] voet aidier n'a pas son tans perdu, Il est en sauve garde. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 339).

Rem. Morawski 440 : Cui Deus velt eidier, nus ne li puet nuire.

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     AÏE1          AÏE2          AÏE3     
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Bonne fust l'aïe se ne fust li mangeue "L'aide serait bienvenue s'il n'y avait la nourriture à fournir" : Mors se fussent andoy li nobille hiretier, Quant Sarazins y vinrent pour leur signeur aidier Et Escochois alerent as paiiens estequier. Pour tant dist li vialains ensy qu'en reprouvier : Bonne fust li aiwe et fesist a prisier, Se ne fust li mengüe. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 860).

Rem. Morawski 275 : Bone fust aiue si ne fust manjue.

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     AÏE1          AÏE2          AÏE3     
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Mieux vaut bonne aîe que deniers enfermés : Sur le col du destrier li espee tourna, Mais il resaut en piez et l'escu acola, Vaillamment se deffent a ciaux que pau ama, Et Yvorin y vint qui prendre le cuida. A tant e vous Saudoine qui l'enfant engenra, Graciiens et Gerars ou tant de proueche a, Qui toz le remonterent et y les mercya ; Pour che dist on : mieux vaut bonne aïe qui l'a Que deniers enfremez, oÿ l'avez piecha (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 759).

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     AIMER     
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On doit conforter ceux qu'on aime, jusqu'à perdre la vie : En Escoche en yrez, la tiere signourie; A Saudoine le roine ke rot, qui proueche mestrie ; Direz lui que Jourdain a le chiere hardie... Sont ceens en prison a deul et a hasquie, Que morir les faudra s'y ne leur fait aïe, Car a le Saint Jehan est le leur mort jugie ; S'i les aimme, secours leur face a celle fie, Car Jesus [T. Davis] dist c'on doit jusqu'a perdre la vie Conforter chou c'on aimme. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 575).

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     AIMER     
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Chacun aime où il prend sa nourriture : ...si laisse [Jourdain] se cyté et trestout son païs Au rice roy Ricart qui fu vieux et floris. N'y puet milleur lessier, de chou sui ge tous fiz, Car li païs est sien et sy en fu ens noris Et on dist et c'est vrai : cascuns aimme toudiz Où prent se noureture. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 367).

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     ALLER     
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On sait bien où/quand on va, mais non quand on reviendra : Sire, ce dit Bruns, de ce pas ne me tient : S'on set bien où on va, on ne set quant on vient ; Mais soiés tout certains que quant il me souvient De ce qu'ai en pensé, mes cuidiers vient à nient, Car je sui plus pensis qu'à moy il n'apartient, Car j'ai dedens mon cuer chose qui me soustient : C'est pensee amoureuse (Brun de la Mont. M., c.1350-1400, 104). ...li bons dus envoia Deviers le roy de France et le consail delà.Uns gentis cevaliers pour le duc y ala : Mais sachiés que grans tans depuis n'en retourna. Pour çou dist-on souvent : que on set bien quant on va, Mais on ne puet savoir quant on retournera. (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 400). Emy ! ce dist la dame, on set bien quant on va, Mais du revenir non ; par Dieu qui me crea, N'est nuz qui sache l'eure. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 308).

Rem. Morawski 1545 : Len seit bien quant on vait, maz len ne set Quant on revient. Hassell 224, S21.

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     ALOUETTE     
On aime mieux écouter le chant de l'alouette que d'entendre celui des rates ("femelle du rat")  : "Biau douz signeur, dist il, s'il vous plest et agree, Anuit a mïenuit ferons la desevree Et sy nos en yrons par haute mer salee Deviers le roy Saudoine en Escoce le lee (...)". Quant li baron l'oïrent, bien leur plest et agree, Cascuns dist que mieux aimme a avoir escoutee L'aloette cantant en le campaigne lee Qu'oïr le cant des ratez. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 797).

Rem. Cf. aussi Morawski 2243 : Se les nubz cheent, les aloes sont toutes prises.

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     AMENDER     
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De servir les bons doit on être amendé : Et [Jourdain] li dist [à Gérard] qu'a¨Paris a Charle soit alez, Car de servir les bons doit on estre amendés, Et li dist quë il soit par Vautamiz alés, Si sera de Renier aidiez et confortez. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 596).

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     AMI     
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Ami pour ami / pour autre veille : Pour che dist li vilains souvent en reprouvier : Mieux vaut .I. bon amy pour son amy aidier Que ne fait nul avoir, car s'on en a mestier, Amis pour amis veille. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 417). Non pourtant, Bonne Amour conseille - Et moult souvent le dit on bien - Q'un bon amy pour l'autre veille Au gré d'autruy, non pas au sien. (CHART., D. Rev., a.1424, 307). Sire, on dist en ung commun parler que "l'un amy pour l'autre veille". Je le dy pour moy, qui suis congnoissant des grans services que au duc, mon seigneur, avés fais, et que par deux fois m'avés la vye sauvee (Hist. seign. Gavre S., c.1456, 168).

Rem. Morawski 81 : Amy pour aultre veille ; Hassell 35, A91 ; DI STEF. 20a, ami.

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     AMI     
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Mieux vaut (trouver) un ami en chemin / voie que denier en courroie/que l'or en arche... : Que te vaudra celle monnoie Quant seras au tour de ta roie, Qu'en terre seras enfouis ; (...) Donne et rend ce que tu as pris ; Car mieus vault en chemin amis Que ne font denier en coroie. (JEAN DE LE MOTE, Voie d'enfer P., 1340, 141). Ensi fu respitez l'enfès, qui Diex doint joye. Pour ce, dist .J. proverbes, miex vaut trouver en voie Un boin certain ami, que denier en coroie. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 31). Chertes, dist Esmerés, il y a .X. ans ou plus Que j'ai oï parler qu'il est et sus et jus ; Mais onques ne le vi, dont je sui irascus. Mais quant je voi ses fielx, j'en doi loer Jhésus, Car par euls nous est hui biaus serviches rendus ! Miex vault amis en voie qu'argens en ches tissus. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 207). Ensement fu Croy de la mort escapés Par la noble ducoise ["duchesse"] ouù mout ot de biautés. mieus vaut amis en voie, oy dire l'avés, Que deniers en coroie, ne nulle richetés. (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 401). Si vueil prendre le dit du sage Qui dist : mieulx vault amy en voye Que ne fait denier en courroye. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 138). Les deux amans furent joyeux a merveilles de ceste aventure, qui du tout leur estoit plaisant et agreable, combien qu'lz ne sceussent dont ce venoit. Et pour ce a fait ceste histoire son entree disant que mieulz vault amy en voye que tresor en sa huge. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 203). Pour che dist on souvent en .I. commun parler : Mieux vaut .I. bon amy en se voie encontrer Que deniers en coroie. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 50). ...Nulz n'en choisir [d'ami] s'il n'est notable, retenir vueilles ce notable, ; Tousdit vault mieulx amys en voye Que non fait vaisselle sur table N'avoir plain coffre de monhoye. (GARIN, Compl., 1460, 85). Vous m'avés fait grant courtoisye De m'estre venu revengier, Car vous m'avés sauvé la vye Et getté d'ung tresgrnt dangier ; Jamais ne cuiday plus mengier. Il est temps que d'icy desmarche ; Le proverbe ne fault changier : Miaulx vault amy que l'or en arche. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 62).

Rem. Morawski 1240, Muez vaut amis an place que argent en borse, 1241 : Mieuz vault amis en voie que deniers en corroie ; Hassell 36, A94 ; DI STEF. 20b et 20c, ami.

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     AMI     
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Plus est léger à conquérir ami que à tenir : Ce n'est pas si grant sens de pourchassier avoir ne acquerre amis comme il est de les garder. (Percef. II, R., t.2, c.1450 [c.1340], 392). Pour che dist on, c'es vrai : il n'est avoir furny Qui vaille en nul endroit avoir .I. bon amy Et s'est honneur aprez du ["de l'ami"] bien warder oussy C'on ne le puist reprendre. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 352). Plus fort est amy a garder Beaucoup qu'il n'est a acquerir, Amour est facile a perir Qui ne la scet contregarder. Par ung seul petit discorder Deffault amour (Paraboles Maistre Alain H., 1493, 86).

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     AMI     
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Il ne sait qui ["ce qu'il"] perd, qui perd ses bons amis : De la mort de Bertran en valu France pis, Car il ne scet qu'i pert, qui pert ses bons amis. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 53). ...Car nuz hons recevoir ne puet si gran damage Con de ses amis perdre. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 501).

Rem. Morawski 1357 : Ne set que pert qui pert son bon ami. ; Hassell 37, A103.

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     AMOUR1          AMOUR2     
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Il n'est amour que de père et de mère : Et c'es drois, car on dist en tant mainte partie Qu'il n'est amours qui soit sy en bon cuer ficquie Que de pere et de mere. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 13).

Rem. Hassell 38, A123.

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     AMOUR1          AMOUR2     
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Amour dépasse nature et nourriture : Quant Richart et se gent va le bielle avisant Et elle vit Jourdain combatre o branc trencant Tout seul sans compaignon encontre le Persant, Mieux amast que ce fust Ricart o poil ferant ; Pour che dist on, c'est voirs : amours va trespassant Nature et noureture. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 279).

Rem. Morawski 1328 : Nature passe norreture ; Hassell N6 ; DI STEF. 573c.

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     APPORTER     
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Bienvenue à celui qui apporte "On est bien accueilli quand on ne vient pas les mains vides" : Convoiteus et avers je tieng tous d'une sorte ; On est trop bien venut quant on aporte. Quant on n'aporte riens, on clot moult tost le porte : Convoitise le clot, enve le conforte. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 68). Quant li femme Meurisse a veü l'enfanchon De l'enfant Jourdenet quitant ot de renon Et vit que son signeur avoit peu de poisson, Plus lait samblant l'en fist, car bien souvent dist on : Bienviengne qui aporte (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 127). ...au bout de .III. jours sicqu'il sist o digner Ariva au palais .I. gentil baceler Qui moult noble present vint au roy presenter Et Charles le vaut moult cierir et honnerer, Car bien ait qui aporte ! (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 657). Bien a point vien cil qui aporte. (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 192).

Rem. Morawski 254 : Bien est venuz qui aporte.

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     APPORTER     
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Bienvenue à celui qui apporte "On est bien accueilli quand on ne vient pas les mains vides" : Convoiteus et avers je tieng tous d'une sorte ; On est trop bien venut quant on aporte. Quant on n'aporte riens, on clot moult tost le porte : Convoitise le clot, enve le conforte. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 68). Quant li femme Meurisse a veü l'enfanchon De l'enfant Jourdenet quitant ot de renon Et vit que son signeur avoit peu de poisson, Plus lait samblant l'en fist, car bien souvent dist on : Bienviengne qui aporte (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 127). ...au bout de .III. jours sicqu'il sist o digner Ariva au palais .I. gentil baceler Qui moult noble present vint au roy presenter Et Charles le vaut moult cierir et honnerer, Car bien ait qui aporte ! (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 657). Bien a point vien cil qui aporte. (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 192).

Rem. Morawski 254 : Bien est venuz qui aporte.

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     APPRENDRE     
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Il n'est rien qu'on n'apprenne : ...Jamais n'ierent en mer pour pesquier enbatu, Car tres bien ont apris de mettre o col l'escu Et agrever paiiens o bon branc esmolu : Il n'est riens c'on n'apregne. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 323).

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     AUWE     
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Les oisons mènent les auwes paître "Les oisons mènent les oies paître" : On voit des aprentis ki voellent iestre maistre ; Se voellent tel oison mener les awes pestre. Moult bons surgiens est, ki set warir defestre, Qui set dire dont poet tels maladie naistre. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 85). ...Oncques mais ne vot croire Jesuscris ne son non [le roi Kalefrin], Et yl est convertiz par .I. seul dansillon Qu'encor n'a que .XVI. ans ; lors saina se fachon.¨"Par me foi, dist Jourdain, je croi que li oison Menront les auwez paistre." (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 877).

Rem. Hassell 183, O57 ; DI STEF. 609b, oison.

24
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     AUWE     
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Tel achète un jars qui cuide acheter auwe : Viers le palais s'en vont, ou Fromon demora Qui dist en lui meïsmez que Jourdain ochira. Mais il ne set comment le det on li canga ; Tez acate a le fois .I. gar, n'en doutez ja, Qui cuide acater auwe. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 62).

25
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     AVOIR1          AVOIR2     
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Il n'est avoir qui vaille avoir un bon ami : ...[Jourdain] acola le roy, baisa et conjoÿ Et set tres bien que cieux l'a forment enchiery. Pour che dist on, c'es vrai : il n'est avoir furny Qui vaille en nul endroit avoir .I. bon amy Et s'est honneur aprez du bien warder oussy C'on ne le puist reperdre. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 352).

Rem. Morawski 1651 : Plus est legier a conquerre ami que a tenir ; Hassell 30, A22.

26
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     AVOIR1          AVOIR2     
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Il n'est de si bel avoir que de sauver sa vie : Signeur, dist Kalefrin, par Mahon c'on deprie, Qui cy plus demora, sa vie ert amenrie. De le cité n'arons secours ne manandie, Alons en Ausydoine le tiere signourie. Il n'est sy biaux avoirs que de sauver le [T se] vie ! (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 589).

Rem. Hassell 249 V95.

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     AVOIR1          AVOIR2     
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Nul ne se doit d'avoir dénuer sans savoir où se retirer : .X. mille en a lessiet pour les tentes garder, qui li venront a point ains l'eure du souper. Car par ciaux fist le ville a sa part atourner. Pour che ne se doit nuz sy d'avoir desnuer Qu'i ne sace ou retraire [T ne se sace ou traire]. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 582).

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     BESOIN     
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Au besoin on voit l'ami : Maiz oncques maiz je n'oz mestier d'aïde que aujourd' hui, et on dist que au grant besoing voit on l'ami. (Bérinus, II, c.1350-1370, 138). Sire, au besoing voit on l'ami (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 69). Au besoing voit l'omme son amy (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 204). Au besoing voit on qui amis est (GERS., Déf., 1400, 227). Au besoing congnoist on l'amy Qui loyaument aidier desire, Pour vous je puis bien cecy dire, Car vous ne m'avez pas failly. (CH. D'ORLÉANS, Chans. C., c.1415-1440, 223). Au grant besoing voit-on qui ami est ; Au temps prospère à peine on se congnoist, Car lors chascun vray amy se déclaire ; Mais quant malheur tonne, gresle ou esclaire, Adoncq voit-on de vray qui amy est. (CHASTELL., Oeuvres K., t.8, c.1435-1475, 311). ...Car on voit au besoing, au verité jugier, L'amour d'une personne. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 307). A nul ne cuide avoir forfait, Mais ains qu'il soit la sainct Remy, Je cognoistray l'amy parfait, Car au besoing voit on l'amy. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 97). Tu es l'arcq que Diau porte es mains, Le batton qui nous doibt deffendre (...) Et le fleau des ennemis : Au besoing voit on ses amis. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 249).

Rem. Morawski 170, 171 : Au besoing voit on l'ami/ Au besoing voit on qui amis est. Hassell 36, A100 ; DI STEF. 78b, besoin.

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     BIEN     
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Celui qui bien fait, il est juste qu'il ne le perde pas : ...Car le bien qui tout va d'un lez n'est mie bon Et celui qui bien fait, yl est drois et raison Qu'il ne le perde mie. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 241).

Rem. Hassell 53, B95.

30
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     BONTÉ     
-

Mauvaise est la bonté faite à mauvais homme : Puis a dit coiement Jourdain a recelee : "Bien me souvient du bien qu'il m'a fait mainte anee ; Plus de .XIIII. fois m'a le vie sauvee. Mauvaise est li bonté qu'a mais homme es donnee." (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 840).

31
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     BONTÉ     
-

Qui bonté fait pour donner à son dru, il doit attendre bonté en retour : [Jourdain veut rendre visite à Renier qui lui a sauvé la vie] ...celui tient il a dru, Ne sera jamais liez, se li ara rendu, Car qui bien fait ne doit son bien avoir perdu. On dist : qui bonté fait pour donner a son dru, Il doit bonté ratendre. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 402).

32
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     BOUCHE1          BOUCHE2     
-

De la bouche sort ce que le coeur sent : On dist que de le bouche ist chou que li cuers sent. Mon cuer ne peut celer son mehaing nullement. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 644).

Rem. Hassell 56, B151.

33
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     BRASSIN     
Qui de tel brassin sait faire brassement, c'est bien droit qu'il le boive : "Sire, par celui Dieu qui ne faut ne ne ment, Ou je verrai les .II. ens ou tort naitement Ou les .IIII. encoupez sy con raison l'asent, Ou je couroucherai et vous et vostre gent -Par foy, ce dist li rois, fait sera ensement, Car qui de tel brassin set faire brassement C'es bien drois qu'i le boive." (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 627).
34
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     CHAËL     
-

On nourrit tel chael qui ensuite attaque son maistre. "On nourrit tel petit chien qui après vous fait du mal (on fait du bien à un tel qui ensuite vous fait du mal)" : Tant garda Bauduin, le dansiel de jouvent, Qu'il engroissa sa fille ; et des autres grantment. On norist tel quaiel, ce dist-on bien souvent, Qui saut se maistre au col moult anguisseusement. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 38). Pour ce dist ung proverbe (...) C'on nourrit tel quayel et va on ellevant Que puis coeurt sus son maistre (Cip. Vignevaux W., p.1400, 99). On a bien tel kaiel norit et essauciet Qui depuis mort son maistre. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 673).

Rem. Morawski., 2312 Tel chael norrist on qui puis runge et menjue la couroie de son maistre ; Hassell 73, C164 ; DI STEF. 165b, chien.

35
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     CHAT     
.

Là où il n'y a pas (de) chat, la souris se tient fière/se rebelle : ...Pres de Paris ont fait lever hault la pouciere [les Anglais] Et s'ont bouté les feus ou on vit la fumiere, C'on le pouoit veoir de sainte Genevieve. "Sire, ce dist Bertran, n'esse pas la maniere ? La ou point n'a de chat, la souriz se tient fiere !" (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 370). Et pour ce est vraye la parole que l'on dit communéement : où chat n'a, soris ravelle ; ainsi estoit il des Françoys, car ilz menoient tellement leurs ramaulx ès pays et terres du bon conte Gérard, car il sembloit que il n'en y eust que pour eulx, aussi n'avoit il. (WAUQUELIN, Gir. Ross. M., 1447, 136). ...Car j'ay bien auï dire en aulcune raison, Là où n'a point de chat, que reveler voit on Lé souris et les ras, telle est m'entencïon. (Enfances Doon de Mayence P., c.1450-1500, 399). En l'ostel ou li caz n'a son habitement Li soris y revielle. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 431). Ou chat n'est, la soris revelle. (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 196).

Rem. Morawski 1563 : Ou chaz n'a soriz i revele ; Hassell. 66, C93 ;. DI STEF. 147c, chat.

36
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     CHAT     
.

Le chat flaire toujours le lardier. "Le chat sent toujours la pièce où l'on garde le lard", "on ne change pas sa nature" : Oncques de traïteur n'oÿ bien retraitier. Toudiz flaire li cas le lardier Et li mortier le sausse. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 811).

37
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     CHÂTEAU     
-

Il n'est si fort château que de paix. "Il y a pas de meilleur rempart que la paix" : ...Et tout a une fois cascuns mercy li prie [au roi] Pour Jourdain le vassal qui viers lui s'umelie, Par coy le guerre puis d'iaux .II. estre apaisie, Car n'est sy fors castiaux que de paiz, coi c'on die ; Ou pais est, Dieu demeure. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 457).

38
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     CHEF     
-

Quand faible et malade est le chef, les membres en sont à méchef. "Quand la tête est faible et malade, les membres sont en mauvais état" : Dieu est par eulx [les clercs] si mal servi Que touz crestïens en sunt pires, Quar les subgiz suient les sires. Quant feble et malade est le chief, Les membres en sunt a meschief (Tomb. Chartr. W., c.1337-1339, 112). Vous avez trop de foiz oy dire et retraire ung notable que, quant on a la maladie ou chief que tous les membres s'en sentent et convient que la maladie se purge par où que ce soit. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 40). On dit, quant le chief est enferme, Il n'y puet avoir membre ferme ; Tous se deulent avec le chief, Tous participent au meschief (LE FÈVRE, Lament. Math. V.H., c.1380, 38). ...Quant le cief d'un homme sent grant aversytez, Tous li membrez s'en deulent (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 196). Quant le chief est mal disposé, tous les membres s'en dueillent. (Percef. III, R., t.3, c.1450 [c.1340], 300). La ou le chief est malade ou malvais, les menbres ne poeuent estre sains ne bons. (LEFÈVRE (R.), Hist. Troyes A., c.1464, 143). Ce jour versa sus la tres redoubtee Maison d'Austrice ung merveilleux tempeste ; Quoy qu'elle soit haulte et bien carpentee, Son bourg fondit, sa court en fut gastee, Son bruit cessa, elle perdit sa feste Et sa chapelle ; il est tout manifeste Que le povre hoste en fut tut esperdu : Quand le chief moeurt, tout le corps est perdu. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 169). Tous membres ont labeur Quant il vient douleur Qui griefve le chief. (Rapp., c.1480, 70). O paternelle Déyté (...), Lengres, ayant perplexité Et vivant en viduité, Ne veulle pas abandonner, Mais te plaise pasteur donner Qui la puist garder de meschief ; Membres ne vaillent riens sans chief. (FLAMANG, Vie Pass. st Didier C., 1482, 53).

Rem. Morawski 443 : Cui li chiés dieut, tuit li membre li falent ; Hassell 68, C108. Hassell (latin) 255, C1 : Cui caput infirmum, cetera membra dolent (cité dans JUV. URS., Verba, 1452, 272 : On dit communement, Dum caput dolet cetera membra dolent, mais aussi quant les membres ne sont sains le chef a beaucop affaire ; DI STEF.o 153c, chef).

39
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     CHEMIN     
-

Qui de deux chemins prend le plus mauvais, il est normal qu'on se moque de lui : ...or te couronnera [mon pere], sy serai ta moullier. Qui chou refuseroit bien feroit a mocquier, Car qui de .II. kemins prent le pieur sentier, C'est bien drois c'on le mocque. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 216).

Rem. Hassell 59, C111.

40
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     CHEVAL     
-

Il fait bon fermer l'étable avant que le cheval soit perdu : Par mon chief, dist ly roys, c'est mauvaise compaignie que de traitours. Il fait bon fermer l'estable avant que le cheval soit perdu. Sachiez que jamais ne vouldrez occire noble homme en trahison, car je ne mengeray jamais tant que vous serez penduz avec vostre oncle et tous ceulx qui cy ont esté admenez. (ARRAS, c.1392-1393, 74). Mais ung proverbe nous dist que il est bien tart de fermer l'estable quant le cheval est pardu (Apoll. Tyr Z., c.1400-1500, 115). J'ay fait faulte ; je la congnois ; C'est mal fait de l'avoir vendu [le droit d'ainesse], Et tresmalement entendu ; Le marché m'est trop dommageable ; Mais quant le cheval est perdu, Bien tard est de clorre l'estable. (Myst. Viel test. R., t.2, c.1450, 146). Et las, et c'est a tart quë garde s'en prent : Quant son ceval perdu a par fole ensïent, Il voet clore l'estable. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 557). Car trop tard est fermée estable Quant le cheval n'est plus estable. (ALECIS, ABC P.P., 1451, 28). Ton orgueul part entre tous les humains, Car d'humain sang tu es insatiable : Cheval perdu, tu fermeras l'estable. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 183). Est tarde, nimium tarde ["Il est tard, trop tard"] A cheval perdu clore estable (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 776). ...il n'est pas temps de fermer l'estable quant les chevaulx sont perdus (MACHO, Esope R., c.1480, 222).

Rem. Morawski 149 : A tart est l'uis clos quant li chival en est hors et 151 : A tart ferme on l'estable quant li chevaus est perdus, et aussi 1747 ; Hassell 70, C127 ; DI STEF. 311c, etable; P. allusion à ce prov. : Vous voulez clorre l'estable quant le cheval est perdu (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 145). Il fist tout ainsi que cellui qui ferme l'estable quant le cheval est perdu.

41
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     CHEVAL     
-

Où le cheval choit mort, c'est là où on l'écorche : Je croy, quant le sara, point n'ara le cuer liet, Mais chou qu'est fait est fait, autre cose n'i quiert : Ou li chevaux quit mort, yl est de tous jugiet, Que c'est ou on l'escorche. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 367).

42
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     CHOSE     
-

Il n'est chose qui ne vienne à sa fin : ...Et puis convient tout aler a declin, Arbres, bestes, gens mourir par viellesce : Il n'est chose qui ne viegne a sa fin. (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 378). Pour chou dist on : n'est cose, quant Dieu l'a establie, Que bien a point ne viengne. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 589).

Rem. Hassell 75, C190.

43
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     COEUR     
-

Coeur de femme est fléchant : Car il dist en son cuer et tout pour voir l'affie : Cuer de femme est flecquans, on l'a dit mainte fie, En poi d'eure est cangie [T eu. se change] (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 163).

Rem. Morawski 435 : Cueur de femme est tost mué ; Hassell 110, F44.

44
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     COEUR     
-

Le coeur fait l'oeuvre : Hé ! Diex, que li .III. frère furent bon vavassour ! Jone damoisel furent, mais il ont grant valour ; Et s'avoient grant coer de conquerre l'estour. Et li bons coerz fait l'oevre, non mie le lonc jour. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 103). Il n'est si bon glaive que le corage. C'est à entendre que toute force d'armes est riens se grant courage ne la maine. Pour ce fu dit ou proverbe rural : Le cuer fait l'euvre. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 108). Mais on dist bien souvent, c'es verité prouvee, Que bon ouvrier ne puet venir tart a journee, Car li bons cuers fait l'oevre. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 175). Or avant, Bordelais, bonne gent redoutee ! Gerart s'y soit saisy et se gent decopee ! Ne faut point que faintise soit en vous demoree, Li bons cuers fait l'ouvrage ! (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 650). Par son merite aquist la thoison [Le comte Englebert de Nassau], Myeux que Jazon quy fall a Medee ; Grand chambellans fut aulcune saison De la maison d'Austrice et qui par son Hault bruit et son fut moult recommandee, Sy bien gardee et sy bien regardee Qu'entrelardee est de gloire a tousjours : Le cueur faict l'euvre et non pas les longz jours. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 395).

Rem. Morawski 1069 : Li cuers fet l'euvre ; Hassell 79, C236 ; DI STEF. 181a, coeur.

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     COEUR     
-

Le coeur fait l'oeuvre : Hé ! Diex, que li .III. frère furent bon vavassour ! Jone damoisel furent, mais il ont grant valour ; Et s'avoient grant coer de conquerre l'estour. Et li bons coerz fait l'oevre, non mie le lonc jour. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 103). Il n'est si bon glaive que le corage. C'est à entendre que toute force d'armes est riens se grant courage ne la maine. Pour ce fu dit ou proverbe rural : Le cuer fait l'euvre. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 108). Mais on dist bien souvent, c'es verité prouvee, Que bon ouvrier ne puet venir tart a journee, Car li bons cuers fait l'oevre. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 175). Or avant, Bordelais, bonne gent redoutee ! Gerart s'y soit saisy et se gent decopee ! Ne faut point que faintise soit en vous demoree, Li bons cuers fait l'ouvrage ! (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 650). Par son merite aquist la thoison [Le comte Englebert de Nassau], Myeux que Jazon quy fall a Medee ; Grand chambellans fut aulcune saison De la maison d'Austrice et qui par son Hault bruit et son fut moult recommandee, Sy bien gardee et sy bien regardee Qu'entrelardee est de gloire a tousjours : Le cueur faict l'euvre et non pas les longz jours. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 395).

Rem. Morawski 1069 : Li cuers fet l'euvre ; Hassell 79, C236 ; DI STEF. 181a, coeur.

46
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     COMPAGNIE     
-

D'amies et d'amant est plaisant compagnie : La parolent d'amours anbedoy li enfant Et vont canchons et lais d'amours notefiant. Ne vous puis pas aler tous leurs fais racontant, Mais bien leur est aviz yluec a leur samblant Qu'i ne leur yroit pas en .VII. ans anoiant. Pour che dist et c'es voirs : d'amies et d'amant Est plaisant compaignie. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 206).

47
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     CONDUIRE     
-

Empl. intrans. Celui qui bien conduira fera sûre journée : Et Richards aprez lui le bon ceval brocha Et dist qu'en celui jour il ne le guerpira, Milleur ne puet sievir, sicques raison y a Comme on dist bien souvent ; cieux qui bien conduira Fait seüre journee. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 809).

48
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     CONNAISSANCE     
-

C'est un grand bien reconnu que d'avoir connaissance : Pour chou dist et c'es voirs : grans biens est aprouvez Que d'avoir connissance. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 696).

Rem. Hassell 226, S42.

49
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     CONSEIL     
-

Celui qui ne veut croire conseil ne peut avoir durée : Mieux valent deux sens qu'un, c'es verité prouvee Et se dist on souvent qu'avoir ne puet duree Qui conseil ne voet croire (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 90).

50
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     CONSEIL     
-

Quand la chose est faite, le conseil en est pris "Quand la chose est faite, il n'est plus temps de délibérer pour en décider" : Mais quant le cose est faite, on le dist moult souvent, Conseil n'y a que faire. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 559). On dit souvent en langage commun que quant la chose est faicte, le conseil en est prins. Si le ramentoit l'istoire a propos pour tant que les haussaires larrons ne se povoient repentr de ce qu'ilz avoient entrepris. Et par necessité convenoit qu'ilz se deffendissent jusques a la mort ou qu'ilz s'enfuissent honteusement. (Mabrien V., 1462, 311). ...quant la chose est faite le conseil en est pris (WAVRIN, Chron. H., t.4, p.1471, 130).

Rem. Morawski 1727 : Puisque la chose est faite, li conselz en est pris ; Hassell 75, C185.

51
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     CONSEIL     
-

Qui croit conseil de femme, il paie le musage "Qui croit conseil de femme, il paie la sottise qu'il fait" : Et quant Jourdaiin a vut [que sa femme souffre du mal de mer], point ne s'en asouage, Moult se repent de chou qu'elle est en ce voiage Et de chou c'onques ne crut son dit et son langage. "Par foy, dist li vassaux qui tant a vasselafe, Qui croit conseil de fame, il paie le musage..." (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 369).

Rem. Morawski 1112 : Li rog matin et li consail feminin ne sunt pas a croire ; Hassell 110, F41.

52
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     CONVOITER     
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Celui qui convoite plus qu'il ne doit, se deçoit lui-même : Mal convoiterent ains ceste cyté garnie. Cieux qui convoite pluz qu'i ne doit, a le fie Se dechoit li meïsmez. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 473).

Rem. Morawski 2089 : Qui plus haut bee qu'il ne doit Sa coveitise le deçoit ; Hassell C289.

53
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     CONVOITER     
-

Qui plus a plus convoite : N'est souffisance qui soit en elle [Avarice] ; tant plus a, tant plus convoite, comme ung ytropique plus boit plus a soif, ung feu plus a debois et plus art (GERS., Avarice G., 1403, 873). ...aver est tousjours souffretaux, car aussi grant mestier a il du sien comme de l'autuy, car qui plus a, plus convoite (Percef. II, R., t.2, c.1450 [c.1340], 390). Ensy est il d'avoir : celui qui pluz en a Tousjours de pluz en pluz avoir convoitera, Nuz homme ne s'en restanque. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 564).

Rem. Morawsli 2080 : Qui plus a plus covoite ; Hassell 29, A5 ; DI STEF. 704a, plus.

54
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     COUARD1          COUARD2     
-

Le couard n'aura jamais belle amie : ...se je sui abaubie De querre mon pourfit, je serai bien honnie : Car puis c'on s'abaubist on ne vault une aillie ; Car jà cowars n'ara, à nul jour, belle amie. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 64). Lors me couvient couvertement viser Et regarder a senestre et a destre, Que Male Bouche entour moi ne puist estre. Ensi Paours me tient en grant soussi. Mes savés vous de quoi je me soussi ? De ce qu'on dist, oubliié ne l'ai mie, Que couars homs n'avra ja belle amie. Mes sans faille, dame, ma couardise Ne me vient point de mal ne de faintise, Fors que de tres parfette loyauté (FROISS., Orl., 1368, 90). Quant Richart l'entendi, se mua coulour, Au roy ne fesis mal pour tout Inde majour ; En son tref l'envoia par .X. hommez d'onnour. Pour che dist on, c'es vrai : li couart par nul tour N'ara ja bielle amie (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 840).

Rem. Hassell 85, C319 ;DI STEF. 201b, couard.

55
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     COUCHER     
-

De l'ord coucher ord somme : Mais ne vaut point qu'il fust sy gentement feniz, Ains sera demenez con traïtre faliz Et d'orde puant mort affinez et malmis : De l'ort couchier ort somme. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 672).

56
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     COUP     
-

Un coup vient qui tout paie : Vous qui servez de jour en jour Et qui avez long temps servi A grant paine et a grant labour Sanz avoir esté remeri, Ne vous chaille, car je vous dy, Se bien servez jusques au bout, Un coup vendra qui paiera tout. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 69). Et s'en retourna à Crathor en reconfortant ses gens en leur disant que ung cop viendroit qui tout payeroit. (BUEIL, II, 1461-1466, 120). Mauvais puet bien rengner, mais quant rennet ara, .I. cop vient qui tout paie (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 122). Quant tu as tant rengné en te malle fachon, Si te convient morir a gran percussïon : Un cop vient qui tout paie (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 488).

Rem. Hassell 85, C325 ; DI STEF. 208b, coup.

57
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     COUP     
-

Un coup vient qui tout paie : Vous qui servez de jour en jour Et qui avez long temps servi A grant paine et a grant labour Sanz avoir esté remeri, Ne vous chaille, car je vous dy, Se bien servez jusques au bout, Un coup vendra qui paiera tout. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 69). Et s'en retourna à Crathor en reconfortant ses gens en leur disant que ung cop viendroit qui tout payeroit. (BUEIL, II, 1461-1466, 120). Mauvais puet bien rengner, mais quant rennet ara, .I. cop vient qui tout paie (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 122). Quant tu as tant rengné en te malle fachon, Si te convient morir a gran percussïon : Un cop vient qui tout paie (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 488).

Rem. Hassell 85, C325 ; DI STEF. 208b, coup.

58
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     COURTOISIE     
-

Il n'est courtoisie qui ne soit rendue/merciée : [Moralité de la fable Du Lyon et de la Souriz. Chez La Fontaine Le lion et le rat] Combien que ung grant et puissant seigneur ait povoir de grever le pouvre, si ne le doit pas faire, mès luy doit faire plaisir et courtoisie ; car s'il luy fait desplaisir, il n'y avra ja honneur, mès en seroit moins prisé et aymé ; et pourroit venir qu'il vendroit en adversité et avroit besoing de l'ayde de cellui à qui il avroit fait desplaisiir au temps passé, qui luy pourroit ayder et saulver la vie. On fist oncques coutoysie Qui en aucun temps ne soit mercye. (Ysopet III B., c.1400-1500, 397). Se vous la voiez courouchee, apaisiez la par courtoisie, et, quant elle se revendra, elle vous aymera plus ardanment, car il n'est courtoisie qui ne soit rendue (Ponthus Sidoine C., c.1400, 181). Pour che dist on, c'est vrai : bon se fait a le fie Faire amer de le gent, car une courtoisie Set bien requerre l'autre (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 280).

Rem. Cf. aussi Morawski 425 : Courtoisie passe beauté.

59
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     CRAINDRE     
-

Bien ait celui qu'on craint, on le prise mieux que celui qu'on ne doute : Bien le connoit li glouz a lescu da quartier Vermeil et a le crois, s'a .III. claux d'achier ; Pour chou le fuit Fromon et ne l'ose aprochier ; Bien ait cieux qui on crient, on le doit mieux prisier Que celui c'on ne doute. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 396).

Rem. Hassell, 52, B78.

60
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     DAME1          DAME2     
-

La dame doit agir au gré de son mari : Quant le dame l'entent, sy en fu en soussy,Car mieux amast Gerart avoir encoste ly ; Nonpourquant au commant de Gerart s'asenty ; C'est drois, le dame doit faire au gré son mary. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 737).

61
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     DÉDIRE     
Ce qui est dit on ne peut le dédire : Quant le vit Beatris, s'a le couleur cangie, Adont s'est repentie que tant s'est avanchie. Mais che que dit est dit, chou est chose averie, On le puet desdire. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 133).

Rem. Morawski 1593 : Parole que rois a dite ne doit estre escondite ; DI STEF., 262a : dédire.

62
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     DÉDUIRE1          DÉDUIRE2     
On se déduit toujours dans un lieu quand on y aime : En joie et en deduit cascun se deporta¨Pour leur signeur Jourdain que cascun moult prisa, Ne leur anoia point tant quë il furent la. C'es drois, on se deduit et tousjours deduira En lieu quant on y aimme (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 528).
63
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     DEMEURÉE     
-

Longue demeurée fait (coeur d')ami (et d'amie) changer. "Une longue absence modifie les sentiments des amants" : J'ay grant fain de sçavoir comment estes baillie Et si loyalté a esté en vous fichie, Car oncques de mon cueur ne fustes obliie ; Je ne sçay si vers moy estes ainsi partie, Car longue demoree, on le dit mainte fie, Fait mainte foys changer et amant et amye. (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 371). On dist souvent que longue demourée Fait cuer d'ami et d'amie changier (MACH., L. dames, 1377, 29). Et s'ay veü tant d'amours et apris Qu'amy changier fait longue demourée, Et avec ce grant peinne et grans peris Est d'amer fort en lonteinne contrée. (MACH., L. dames, 1377, 215). Pour che dist on souvent : par longhe demoree Faut souvent pluiseurs damez en estraigne contree Nouvelles amours faire. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 841).

Rem. Morawski 979 : Ja pour longue demouree n'est bon[e] amour omblie[e] ; Hassell 90, D25.

64
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     DESSERTE     
-

De tel fait telle desserte : [On vient d'annoncer à Fromont que Jourdain assiège la ville dans laquelle il s'est retranché ; il pense...] Par autre ne mora que par Jourdain l'enfant Qui li donra tel mort qu'il ert apartenant. Et le bon clerc le tiesmoignent et le vont affremant : De tel fait tel desierte. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 88). Mort l'abat du ceval sanglant enmy les prés. "Outre, dist il, cuvers, vo paiement avez ! De telz fais tel desierte !" (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 103).

65
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     DESSERTE     
-

De tel fait telle desserte : [On vient d'annoncer à Fromont que Jourdain assiège la ville dans laquelle il s'est retranché ; il pense...] Par autre ne mora que par Jourdain l'enfant Qui li donra tel mort qu'il ert apartenant. Et le bon clerc le tiesmoignent et le vont affremant : De tel fait tel desierte. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 88). Mort l'abat du ceval sanglant enmy les prés. "Outre, dist il, cuvers, vo paiement avez ! De telz fais tel desierte !" (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 103).

66
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     DEUIL     
.

De grand deuil grande liesse : [Jourdain arrive à Pise, où il est bienvenu] Oncques ne fu tel noise ne telle huerie. Mais quant ens au palais sot le gran baronnie Que Jourdains est venuz, cascuns Dyeu en gracie : De gran deul gran lïesse. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 542).

67
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     DIEU     
.

En peu d'heure Dieu laboure : En petit de temps Diex labeure : M'amie, Diex euvre pour vous (Mir. femme roy Port., c.1342, 162). Lors fu le roy admené a la tente Anthoine, lequel estoit logiez en la propre tente qui fu du roy, dont il ne se pot oncques tenir que il ne lui deist : Par ma foy, damoisiaux, qui ce dit deist voir : En pou de heure Dieu labeure. On n'eust huy au matin gaires fait ceans pour vous. Sire roy, dist Anthoine, c'est par vostre musardie et par vostre pechié, qui guerroiez les pucelles sans cause, et les voulez avoir par force. (ARRAS, c.1392-1393, 163). Mais quant son plaisir y sera, Incontinent si refera En brief temps, sans longue demeure, Car en peu d'heure Dieu labeure. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 78). Pour che, fait bon bien faire et esciver folie Et esperer le bien, car Dieu nous certefie Qu'en brief tans Dieu labeure. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 293). PATHELIN. Taisiez vous ! Par ma conscïence, Se je vueil mon sens esprouver, Je sçauray bien ou en trouver, Des robbes et des chapperons ! Se Dieu plaist, nous eschaperons Et serons remis sus en l'eure. Dea, en peu d'eure Dieu labeure ! (Path. D., c.1456-1469, 50). Et parlons icy a loisir Car en peu d'eure Dieu labeure. (Est., p.1460, 27). RENOMMEE. En petit d'heure Dieu labeure. Se mon cheval a bonne resne, Pieds bien ferrés et bride seure Et le josne roy Charles regne En bonne paix, j'auray mon regne En son palais (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 198). JUGE. Advisez l'eure Affin que puissez sans demeure Parachever vostre entreprise. CLAUDE. En petit d'eure Dieu labeure. (LA VIGNE, S.M., 1496, 522).

Rem. Morawski 679 : En pou d'eure Deus labeure ; Hassell 96, D87 ; DI STEF., 435b ; DI STEF. 435b, heure.

68
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     DIEU     
.

Dieu pour un bien quatre en donne : ...Se vous faitez pour lui [Dieu] y le vous merira, Car on dist, et c'es vrai : Dieu qui tous nous crea Pour .I. bien .IIII. en donne. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 68).

69
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     DOIGT     
.

Mieux vaut couper un doigt que trancher une tête : Mieux vaut coper .I. doit c'unne tieste trenchier Qui poet le loy de Dieu acroistre et essaucier, Il fait bon reculer pour li pluz avancier, Et sy fait on bien mal pour le pis eslongier : Ce dist Catons li sages. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 373).

70
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     DOMMAGE     
-

Nul ne peut se garder de son dommage "Nul ne peut échapper au malheur qui lui est destiné" : Or les conduie Dieu par son digne commant, Car anchois que veüt aient Gadrez le grant Leur venra tel anoy dont seront esmaiant. Pour che dist li vilains : nuz ne se va wardant Souvent de son damage. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 353).

71
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     DONNER     
.

Dieu pour .I. bien .IIII. en donne : ...Donnez leur [aux pauvres] de vos biens quant saisons en sera. Si vous faitez pour lui, y le vous merira, Car on dist, et c'est vrai : Dieu qui tous nous crea Pour .I. bien .IIII. en donne. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 68).

72
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     DONNER     
.

Il ne faut pas refuser ce qu'un plus riche que vous vous a donné, ce serait folie : "Jourdain, ce dist li rois, je vous voy rasoté, Qui refusés le bien c'on vous a presenté. (...) .I. sens vous voiel retraire c'on m'a moult recordé : Ne refusés jamais en jour de vostre aé Chou que plus ricez hons de vous vous a donné, Car vous feriez folie." (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 287).

73
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     EAU     
-

Tant va la chane/la buire/le pot à l'eau qu'elle/qu'il brise : Tant va li kanne à l'iawe qu'il le convient brisier. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 206). On crie tant Noël Que le fieste est trouvee, et sy puet estre a l'iaue le buire tant portee Qu'en le fin elle brise (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 751). ...que avons nous eu sinon perte, dommaige, Guerre, ravaige et famine et oraige, Raige sur raige, hommes et chasteaux pris (...) ? Tant va la cane a l'eaue qu'elle brise. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 175).

Rem. Morawski 2302 : Tant va li poz a l'aive qu'il brise ; Hassell 207, P240 ; DI STEF. 126c, cane. Avec une variante : Tant va pot a riviere qu'il s'y treuve rompu dans Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 46.

74
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     ÉCHAUDER     
-

Échaudé craint l'eau (chaude) : On dit qu'eschaudez yaue craint, Poissons batu fuit le fillé (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 30). Eve te cuida enchanter, Les cieulx tollir et supplanter. Se ta fille te deceüt, Ta femme trop pis fait eüst. Eschauldés craint eaue chauffée ; Ainsi doubtas tu la maufée. (LE FÈVRE, Lament. Math. V.H., c.1380, 165). Nommeement Jourdain a le mort moult doutee Pour se fame qui est tant de mal apressee Et pour se gent oussy qu'elle ne soit grevee : Perte que jamais n'iert a nul jour recouvree ; Pour che cremoit Jourdain de le mer le posnee. Point ne m'en esmerveille, car personne escaudee Yaue caude redoute (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 370).

Rem. Morawski 710 : Eschaudez eve creint : Hassell 100, E9 ; DDI STEF. 277c, eau.

75
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     ENFANT     
5.

[L'enfant comme une bénédiction] Heureux celui qui bons enfants a, c'est noble richesse : Depuis a ce portier sy biau don presenta Que de nuit et de jour a se mere parla, Voire tout ausy nue que mere le porta ; Ensement a se mere le vie respita. Eüreux est o monde cieux qui bons enfans a, Chou est noble riquesche. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 65).

Rem. Hassell 197, P124.

76
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     ENGIN     
-

Il n'est engin que de femme : Ensement sot ouvrer la bielle soutieument ; Pour che dist on souvent, nul n'esdie autrement : Engin n'est que de fame. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 159).

Rem. Morawski 740 : Femme scet ung art avant le deable.

77
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     ENQUÉRIR     
-

Il n'est pas bon de trop enquérir : Par tropt enquerre et demander, Par poul soffrir et tropt haster Voit l'on mains hommes corrocier. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 119). Il n'est pas bon de trop enquerre Ne s'empeschier es fais des cours ; S'on m'assault, pour avoir secours, Vers Nonchaloir yray grant erre, Durant les trieves d'Angleterre. (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 300). [Oriabel dit à Jourdain] "...Or ne m'enquerez plus, car cieux trop se mesprent Qui empesque et enquiert de l'autrui l'esrement Quant a lui riens ne toucque..." (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 516). Il n'est pas bon de trop enquerre, Je te l'avoye bien promys. (Pac. Job M., c.1448-1478, 191). Et jasoit ce que digne ne soye de enquerre sur si haulte dame comme je vous tiens, sy croy je pour vray que vous estes la deesse Venus et pour ce vous ay dit sy amplement mon estat, ce que n'eusse fait a autre personne vivant. - Sire, dist la damoiselle, trop enquerre n'est pas bon. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 273). Par trop enquerre n'est pas bon (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 197). Tu gastes tout, maulvais garson, (Aus)si ay je ouy dire a ung sot Que trop enquerre n'est pas bon. (Sots mal., c.1480, 80). Aucuns jouerent que bon n'est trop enquerre, Et comme on peult en ce cas trop errer, D'autres avoit sans parsonne requerre Qui s'empeschoyent lors des oyes ferrer. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 166).

Rem. Morawski 2424 : Trop enquerre n'est pas bon ; Hassell 103, E45.

78
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     ENVIE     
-

[L'envie est éternelle] Envie ne dort/ne meurt jamais : Si me dit : "Amis, vous savez, Et bien oï dire l'avez, Qu'Envie si ne puet morir Et que partout vuet signourir , Si qu'en tout le monde n'a regne Qu'elle n'i soit, qu'elle n'i regne, Et qu'elle n'i face la dame..." (MACH., D. Lyon, 1342, 224). ...en proverbe est dit pieça Qu'Envie si ne mourra ja. (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 250). Princes, selon m'entencion, Les gens sont cause et mocion D'avoir Envie en leurs palays ; Povre vit en elacion, L'un mort prant en l'autre action : Envie ne mourra jamais. (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 276). Maiz Envie, qui ne dort, M'a tolu, par son effort, M'amour, ma paix, ma santé, Sanz cause, et de volenté (DESCH., Oeuvres Q., t.4, c.1370-1407, 14). ...par ma foy, je jureray bien sur Dieu que à nostre amour n'a nul vilain pensement. Mais ainsi est que Envie ne peult mourir. (Ponthus Sidoine C., c.1400, 83). Car on dist ensi que envie ne poet morir en Engleterre. Ossi règne elle et voet regner en pluiseurs aultres pays. (FROISS., Chron. L., I, c.1375-1400, 40). On dist en un commun proverbre, et voirs est, que onques envie ne morut (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 85). Mestier aura de soy garder, Car, se Fortune lui cuert seure, Envie, qui ne dort nulle heure, Le chargera de si dur fais Qu'il en sera mors et deffais (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 89). Naimmez, dist il, par foy, trop vous oy mal parler ! Ne vous fiz onques mal que seuïssiez prouver, Et quant me dites mal, s'en faitez a blamer ; Mais envie ne puet nullement decliner (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 96). ...l'ung et l'autre [voisin du riche] queroit butin, Disant que le riche avoit tort. Envie ne meurt jamais ne dort. (GAGUIN, Passe temps oisiv. T., 1489, 416).

Rem. Morawski 704 : Envie ne morra ja ; Hassell 103-104, E55.

79
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     ÉPERVIER     
-

On sache le rets pour l'épervier et on ne prend pas l'alouette : ...A soy meïsmez dist [Aubuïn], qu'il ne fu escoutez, Que Jourdain o se gent avera atrapez Et puis le fera pendre comme .I. lere maufez Et de Gerart son fil fera autretez Et les autrez seront noiiez et effondrez, Autrement n'en sera ses païs delivrez. A Jourdain atraper a trestous ses pensers, Mais on sacque souvent, assez oÿ l'avez, Le roit pour l'esprivier ou monstandin muez C'on ne prent point l'aloe. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 667).

80
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     ESPÉRANCE     
-

Mainte chose est fondée sur oeuvre d'espérance : Pour chou dist on souvent : mainte cose est fondee Sur oevre d'esperance. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 398).

81
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     ÉTAT     
-

Nul état n'est si grand que le plein de mesure : S'il tenist .I. coutiel, par le mien ensïant, Saudoinez en fresis ja ens ou pys devant ; Nonpourquant va par sens son cuer amoliant. Pour che dist on souvent : nuz estas n'est si grant Que le plain de mesure. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 425).

82
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     ÉTEULE     
L'éteule fustée ("battue") ne doit pas grande moisson : ...Tous nous a aservis [Fromon] en povreté meulee. Poi gaignerez a cy faire le demoree, Car on dist et c'est vrai : li esteule fustee Gran messon ne doit mie (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 387).
83
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     FAIRE     
.

Ce qui est fait est fait : Haa ! tresdesleale Fortune (...), comment tu m'as deshonnouré a tousjours mais quant tu ne m'as laissé demourer entre les bons et eureux, ains m'en as eschassé sans esperance de retourner, car ce qui est fait ne peut estre a faire ! (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 88). Mais chou qu'est fait est fait, autre cose n'i quiert ; Ou li chevaux quiet mort, yl est de tous jugiet Que c'est ou on l'escorche (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 428). Er alors le duc à peu de mots bien courts respondy : "Levez-vous, levez : ce qui est fait est fait et passé. J'ay tout pardonné et me tiens à content. Levez-vous, vous estes nobles hommes et mes subgès, soyez-moy bons et léaux et vous m'aurez à bon prince." (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 150). [Gloriande, la fille du soudan, veut délivrer Mabrien, retenu en prison ; celui ci vient de tuer son geôlier] La damoiselle dist : "...Bien sçay que vous este nobles homs, preux, hardi et vaillant, et si a en vostre fait grant oultrage quant en tel dangier comme prisonnier que vous estes du soudanc, avez cellui occiz en ma presence, sans l'ayde et compaignie duqel je ne vous povoye delivrer ne venir vers vous. Ce qui est fait n'est mie a faire..." (Mabrien V., 1462, 206-207).

Rem. Morawski 335 : Ce qui est fait n'est pas a fere ; Hassell 107, F7.

84
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     FAMINE1          FAMINE2     
-

Famine abat toute joie et affaiblit la vie : Car famine, où elle est, est mal acompaignie, Elle abat toute joie et afoiblist le vie. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 542).

85
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     FAMINE1          FAMINE2     
-

Il n'est si grand méchef que de famine : Assis sont au mengier, cascuns le desira, Car ne mengierent mie depuis qu'il ajourna. Il n'est si grant mesquief que famine qui l'a, ni sy tranchant espee. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 108).

Rem. Hassell 104, E58.

86
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     FEMME     
.

Il n'y a en femme courroucée science ni avis : Saudoine escoute tout comment qu'i li anuie, Car bien set qu'il n'y a en fame courouchie Sïenche në aviz puis qu'elle s'y alie [Var. T se deslie] Et qu'elle emprent le tenche. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 532-533).

87
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     FIL     
Le fil filé ne peut en aucune façon rentrer en la quenouille : Plus ochirons des glouz, plus arai au cuer joie. N'en espargnier nes .I. li mien cors vous en proie. On dis : li fiz filez ne puet par nulle voie Rentrer en le queneulle. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 669).
88
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     FORCE     
.

Force/ celui qui a la force paît le pré : Il envoia grans gens gtant erre Pour cel conte en son païs querre ; Et commanda qu'ilz l'amenassent Ou à li point ne retournassent. Et ceulx assez tost l'amenerent Qui en son païs le trouverent ; Contre eulx point ne se desforça. Cil paist le pré qui force a. (Tomb. Chartr. Dix-huit contes K., c.1337-1339, 86). Mort le tresbuche à terre, qu'onques ni fu oïs. Dont véissiez Frisons furement esbahis ! Là se sont reculé, mais che fu moult envis : Car forche paist le pré, et li leus le brebis (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 103). [L'évêque oblige Marie à venir voir voir brûler sur le bûcher saint Gilles qu'elle a accusé de l'avoir violée] Elle y vint moult envis, ja mar en doubterés ; Mais j'ay bien oÿ dire que force paist les prés. Par force y vint Marie, ja mar en doubterés, Elle est venue au feu qui estoit alumés. (Tristan Nant. S., c.1350, 646). Mais on dist en ung proverbe que la force paist le pré. Car les Sarrasins furent en si grant nombre que il convint que la nef des crestiens feu prise et tous les crestiens qui dedens estoyent tailliez en pieces (Gil. Tras. W., c.1450, 15). Moult grande occision y fut faitte en telle maniere que, du sang des mors, la mer entour les nefz estoit toute vermeille. Mais l'on dist en ung proverbe que la force est pour paistre le pré, et quy plus poeult plus boute. Car les Sarrazins furent illec en si grant nombre que par leur force il convint que la nef des Crestiens feust prinse (Gill. Trazegnies V., p.1454, 140). Dont li chevalier ont moult gran deul demené [de la mort d'un enfant] Et l'eüssent de cuer volentiers amendé S'il fust lieux et saison ; las ! mais il n'ont osé. Et on dist, et c'est vrai, que force paist le pré Et qui a force il boute. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 64). Sy grant occision en firent [de Sarrasins] que de leur sanc la mer devint vermeille. Mais on dist communement que "la force paist le prey". Car quant le patron de la galee vey le grant dommage que par trois chrestiens leur estoyent fais, il rescrya ses gens en leur disant moult d'injures et vilonnyes, [sy] fist sonner cors et tambours pour ses gens resbaudir. (Hist. seign. Gavre S., c.1456, 67-68). ...ses gensdarmes c'est sa seureté et sa force et l'on dit que la force paist le pré et fait vivre le prince en seureté et le fait obeyr (Traité politique C., c.1492-1493, 163).

Rem. Morawski 1003 : La force pest le pré ; Hassell 116, F113. DI STEF., 369c, force. Cf. L. W. Stone, 73, 1957, 145-159. Mais il pourrait s'agir aussi de forces, de forfex, qui aurait ici le sens de "faux" ; la faux tond le pré ; c'est là un fait contre lequel rien ne sert de s'élever. En tout cas, les deux mots sont ici plus ou moins confondus. À preuve la forme la faulx paist le pré qu'on relève ds BUEIL, I, 1461-1466, 164 : ...les ennemiz furent plus d'ung moys avant qu'ilz peussent venir à leur intencion et là où ilz cuidoyent venir dès le premier jour ou dès le second. Et y eust de moult belles appertises d'armes faittes. Toutesfois la faulx paist le pré. Et, (car ilz estoient moult grant puissance devant) en la fin ilz mirent tout leur effort et firent tant qu'ilz approucherent la ville et fortifièrent leur guetz contre leurs saillies; et se mirent en seurté, au mieulx qu'ilz peurent, contre ceulx de la ville. (L.-P. Flutre, Z. rom. Philol. 68, 1952, 374).

89
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     FORCE     
.

Qui a force il boute : [L'archeveque accompagné des six bourgeois viennent rendre les clefs de Cantorbie au roy français qui l'assiège] Le bon roy les rechupt et puis leur dit : "Oés, Gardez bien qu'en vo vie plus vous ne soiez telz Que vo dame nobile mais a nul jour falliés, N'a mon nepveu Guillaume qui est son espousés." "Sire" dit l'archevesque, "de ce ne vous doubtez, Car oncques a Galadre ne eusmez amistés, Mais qui a forche il boute, ouÿ l'avés assés." (Cip. Vignevaux W., p.1400, 33). Ensement ot Fromon de Blavez le dongon Par forche, nen par droit ; Et par ce point dist on Que qui a force il boute (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 31).

Rem. Hassell 58, B163 ; DI STEF. 369 c, force. Cf. aussi Morawski 1567 : Ou force vient justice pr[i]ent

90
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     FOU1          FOU2     
-

[Il y a toujours une part d'imprévisible, éloignée de la raison, dans tout ce qui arrive] De ce que pense le fou, il remaint / demeure une grande part : Et puis le chastel assaillirent. Mais vraiement il y faillirent, Car fors fu et bien deffendus. Si ne fu ne pris ne rendus ; Eins disoient en leur deffense : "Moult remaint de ce que fols pense." Si que de l'assaut se partirent, Et en leurs nés se retreïrent ; Et sans perdre sont retournez Au lieu dont il furent tournez. (MACH., P. Alex., p.1369, 122). L'ystoire dit que Glaudes s'esploicta moult fort pour yssir du cavain pour venir a temps a sauvetté ens ou fort de Sion. Mais de ce que fol pense remaint la plus grant part a la foiz. (ARRAS, c.1392-1393, 204). Cuidez vous, par dueil et courrouz, Ainsi gangner vostre vouloir ? Nennyl, ce ne sont que coups rouz Qu'Amours met tout en nonchaloir. De riens ne vous peuent valoir, Et se les couchez en despence ; Trop remaint de ce que fol pense. Voulez vous rompre vostre teste Contre le mur ? ce n'est pas sens. Il fault denser, qui est en feste (CH. D'ORLÉANS, Compl. C., 1433-p.1451, 273). ...[Gérard] leur disoit "Avant, mes amis, j'espère que aujourd'huy nostre seigneur Dieu se combatra pour nous et nous luy aiderons de toutes nos noz forces : il lui plaise que ainsi soit par sa doulce et humble débonnaireté." Hélas ! non fut, et pour ce dit-on que ce que fol pense souvent demeure ; non point que je vueille dire que Gérard le noble conte feust fol, mais on le povoit bien tenir pour mal advisé que plustost n'avoit porveu à la besoingne, et que tant il avoit creu le roy Charles le Chauve (WAUQUELIN, Gir. Ross. M., 1447, 139). Mais on dist bien souvent : plenté va remanant De chou que li folz pense. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 268). Il jura et fist serment solempnel que jour qu'il aroit a vivre n'aroit paix ne acord au duc d'Attaines et que, volsist ou non, il aroit sa fille Ydorye pour sa volenté faire, et le tenoit comme sa soignante ; puis aprés le livreroit a ses cuisiniers pour leurs volemptés faire. Mais pluiseurs foys ay oÿ dire : "beaucop remaint de ce que fol pense..." (Hist. seign. Gavre S., c.1456, 90). «...Trop remaint de ce que fol pence ! Vous n'estes que deux cuidereaux Et deux tresmeschans truandeaux.» (RENÉ D'ANJOU, Cuer am. espris W., 1457, 77). ...souventefois on voyt advenir que moult remaint de ce que fol pense (LESEUR, Hist. Gast. IV, C., t.1, 1477-1478, 89). Se je voulloye frapper au blanc, Je diroye, par ma conscience, Moult remaint de ce que fol pense. (S. fol, c.1480-1490, 7).

Rem. Morawski 948 : Il remaint moult de ce que fous pense ; Hassell 120, F139 ; DI STEF. 375a, fou .

91
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     FRUIT     
-

Tant que le fruit n'est pas mûr on ne doit pas le cueillir : Jusqu'a tant que li fruis est meuris, ce dist on, Ne le doit on cuellier qui voet faire raison, Mais quant yl es tous meurs, adonques le cuell'on Ou il chiet de le branche (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 394).

92
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     FUIR     
-

[Quelle que soit la cause de la fuite, celle-ci suscite des poursuivants] Qui fuit on le chasse : "Signour, " dist Bauduins, "par le corpz saint Omer, Tous li mieudrez consaus, que je vous sai donner, Ch'est de l'issir là hors ; et horions fraper, Et abatre les glous qui nous vaurront tuer. Sé nous les espargnons as ruistes copz donner, Jammais ne nous verrons du siège délivrer ; Car .I. proverbes dist, que j'ai oï conter : Que qui fuit on le cache [on le chasse, on le poursuit]" (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 269). Qui toutdis fuit, il troeve qui le cace ; Pour ce me faut en fuiant aviser : Tant ai fuï que je ressongne cace, Qui toudis fuit, il troeve qui le cace, Et si ne truis qui ma merci pourcace Enviers ma dame, et pour ce puis prouver Qui toutdis fuit, il troeve qui le cace (FROISS., Rond. B., c.1365-1394, 68). Qui fuit toudis treuve bien qui le chace (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 105). De paiiens moru la plus de .XXX. millier Et li autre s'en fuient viers le cyté arier, Et crestiiens les prendent moult for a encauchier : Et qui fuit on le kache. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 588). Qui fuit, il trouve qui le chasse. (LEFÈVRE (R.), Hist. Troyes A., c.1464, 160). Ayde yoy, on t'aydera. Qui fuit, il treuve qui le chasse. Cy ne fault fuyr, non, il se fault arrester pour donner arrest a son anemy, et ce tout chauldement. Car ce qui se peut aujourd'uy faire ne se doit mettre a demain. Arme toy doncques et saulz de ta cité sus tes adversaires. (LEFÈVRE (R.), Hist. Troyes A., c.1464, 160). Hector qui si bel renom a Ne ma'appella, je l'appellay, Cathon de qui tant on parla (...) Ne m'acolla, je l'accollay, Il reculla, je l'acullay, Si que je le prins a ma chasse :Qui s'en fuit, il a qui le chasse. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 194). ...celluy qui fuyt et pert ne trouve point seullement qui le chasse, mais ses amys tournent ses ennemys (COMM., III, 1495-1498, 64).

Rem. Morawski 1953 : Qui fuit il treuve qui le chace et 2270 : Soit qui fuie, asez est que enchace ; Hassell 124, F185, 186; DI STEF. 386b, fuir.

93
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     GERBE     
-

Gerbe n'est pas de bon grain vidée, si elle n'est bien battue. "Il faut bien battre la gerbe si on veut en faire sortir tous les grains ; au fig. il faut battre, châtier le vilain si on veut en tirer quelque chose" : Li vilains ne vaut riens, qui bien ne le castie ; Ja par lui ne sera crasse soupe taillie ; Ne le garbe n'est ja de bon grain eswidie, S'elle n'est bien batue. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 567).

Rem. Morawski 500 : De garbe remue[e] chet le greyn ; Morawski 1758 : Quant plus remue len le jarbe, plus en chiet du grain.

94
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     GUERRE     
-

Pour son chasement doit on guerre lever : Faussé a puissedi [le fel Aubuïn] et foy et sierement Et saisy le païs et destruite la gent Et Gerart soit venuz pour prendre vengement, C'es de droit, Caton dist que pour son casement Doit on bien lever guerre. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 613).

95
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     HANTER     
-

À hanter les mauvais on perd l'âme et la vie : Charlez leva se main qu'il ot blance et polie, Ou hateriel li a le colee baillie Et dist : "C'est o non Dieu qui de mort vint a vie, Qu'i te croisse te force et te cevalerie ! Soiiés toudiz preudons, c'est ce que je vous prie. Antez toudiz les bons et ne l'oublïez mie, Car des mauvaiz hanter pert on l'ame et le vie." (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 761).

Rem. Hassell 56, B136.

96
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     HAUTESSE     
-

Hautesse en coeur frarin est richesse perdue : ...Car je dis et c'es vrai : hauteche en cuer frarïn Est riquesse perdue. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 50).

97
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     HAUTESSE     
-

Juge qui ne se veut en droit appointer ne doit avoir hautesse : [Naimon dit à Charles] Or est decha venuz [Jourdain], roy, pour ton cors aidier Et pour estre tez hons et il et sy princhier. Dont se tu nel rechoiz sans plus à gueriier Et ne li rens Fromons le mal cuvert loudier Qui ces maux li a fait que m'as oÿ noncier, Qui son pere murdri et se noble mouslier Par nuit en leur dormant en le cambre a or mier, N'est pas dignez d'avoir noble tiere à baillier, Car jugez qui ne voeut lui en droit apointier Ne doit avoir hauteche. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 459).

98
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     HONNEUR     
.

Mieux vaut vivre en honneur en pauvreté réglée que blâme recevoir en richesse achetée dont on pourrait perdre la vie : ...Mieux valt vivre en honneur en povreté rieulee Que blasme recevoir en riquesse acatee Dont on perde la vie (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 222).

99
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     HONTEUX     
-

Il n'a pas à être honteux celui qui s'amende de méfait : Donnés Fromon voloir d'amender se folie, Car li sage tiesmoigne en tant mainte partie Qu'estre ne doit honteux en ceste mortel vie Qui de meffait s'amende. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 480).

Rem. Morawski 234 ; Benoist soit qui amende ; Hassell 162, M106.

100
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     HONTEUX     
-

Il ne doit pas être honteux celui qui se sera méfait de vrai pardon requerre : Pardon vous en requier pour Dieu qui tout crea, Car honteux ne doit estre qui meffait se sera De vrai pardon requerre. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, v.12434-35).

Rem. Cf. aussi Morawski 852 : Honteus doit estre molt qui se mesfait

101
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     HUIS     
-

On ne se boute en l'huis si on n'y est invité : Outre, ch'a dit Jourdain, a vo maleïchon ! L'ensaignement n'avez retenu de Caton, Qui dist c'on ne se boute par nulle intencïon En l'uis, s'on ne l'apielle. [T Qui dist ne te bouter... ne t'apielle] (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 523).

Rem. Cf. aussi Morawski : 71 : A l'uis, a l'uis, qui n'a point d'argent ; 616 : Deux truans ne s'entraimeront ja à ung huis.

102
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     HUMILIER     
-

Celui qui s'humilie de bouche et de raison rehausse son barnage : ...Estez vous plus courtois, mais on troeve en Katon Que cieux qui s'umelie de bouche et de raison Enxauce son barnage (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 454).

Rem. Hassell 138, H78.

103
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     JAMBE     
-

On déchausse telle jambe qu'on voudrait voir arse/coupée : "Biaus fiex," che dist la mère, "tout che laissiés ester : Car on oste a le fois de tel piet tel soler De coi on vorroit bien vir le gambe coper." "Biaus fiex, " dist la dansèle, "oïés que je dirai : Ne soiés si hastieus, né si plains de bahay, Ains faites trestout che que vous conseillerai..." (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 1920). Mais onn a a le foiz tel gambe descauchie C'on voroit que fut arse. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 693).

Rem. Morawski 2322 : Tel piet baise on c'om vorroit qu'i[l] fust coppez ; Hassell199, P160.

104
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     JEU     
-

Il fait bon cesser tant que le jeu est beau : Adont s'en vint le gentil roy en la moienne des deux roys, qui devoient ferir ensemble, assez orguilleusement, et dist : "Seigneurs, je vous deffend doresenavant le tournoier. Assez en avez fait. Bon fait laisser le jeu tandiz qu'il est beau. Par amours fut commencié et par amours voeuil qu'il fine..." (Percef. I, R., t.2, c.1450 [c.1340], 870). Tant dura le tournoy fort et pesant et plain de haultes proesses que chascun fut constraint de partir, car leurs chevaulx (...) demouroient en la place sy las que plus ne pouoient, et tant que les chevaliers de mendre estat demouroient a piet. Et pour ceste cause et aussi qu'il fait bon cesser tandis que le jeu est beau, le roy fist departir le tournoy... (Percef. III, R., t.3, c.1450 [c.1340], 48). Je los que nous soions en la ville enbatu. On dist, c'es verité, c'on doit lessier le jeu Avant quë il enpire. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 106).

Rem. Morawski 646 : Endementres que li geus est biaux le fait bon laissier et 2287 : Tant con li geus est biaus, (tant) le doit len lessier ; Hassell 140, J11 ; DI STEF., 453a ; DI STEF. 553a, jeu.

105
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     JUGE1          JUGE2     
-

Droit juge ne doit nul jugement boisier : Par me foy, dist li rois, mentir ne vous en quiers. Parage n'y aroit a ce fait cy mestier Que ne face celui trestout vif escorcier, Car drois jugez ne doit nul jugement boisier (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 765).

106
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     JUGER     
-

À un homme jugé, quand il a merité la mort, le juge peut bien faire l'aumône : S'iert moult deffigurez, car point d'oreille na, Point de nez ne nul poins, jamais joie n'ara ; Ensy son pain querant par le païs yra. Mieux en serai vengiez que s'on l'occesist ja, Et espoir ses peciés encore espanira. En .I. homme jugiet, quant mort deservit a, Fait bien jugez aumonne. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 491).

107
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     LANGUIR     
-

Qui languit ne vit mie : Aprés alai en France le païs par dela Pour destruire Fromon qui mon pere tua. Mal de l'heure d'adont que mes cors ne noia ! Car on dist et c'est vrai, on le set de piecha : Qui languis ne vit mie. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 803).

108
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     LARRON1          LARRON2     
-

Le larron n'aimera jamais celui qui le ramène des fourches : Et joust ce est une regle vraie, que toutes foiz que l'en a fait bien ou courtoisie a .I. homme, se il est ingrat, c'est certain signe que il n'estoit et n'est pas digne de bien, mais indigne. Car les mauvais sont telz et ingras. Et pour ce dit l'en que le larron ne amera jamés celui qui le ramaine des fourches. (ORESME, E.A.C., c.1370, 473). Mieux vausis que Richars les euïst fait tuer, Mais qui fait .I. laron de le hart escaper, Il voroit bien celui qui l'aroit fait sauver Veïr as fourques pendre (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 781).

Rem. Morawski 1048 : Lerres n'amera ja celui qui le respite des fourches, 1088 : Li leres ne meregie qui lo restore de penre ; Hassell 146, L20 ; DI STEF. 477a, larron ; Exemple proche : A ce propos dit Seneque : Qui multum debet multum ingratus est ; et selon le proverbe commun : ja homme n'aimera celui qui l'a repité de la mort (GERS., Discours roi Jean Petit G., 1413, 1008) ; autre exemple dans MACHO, Esope R., c.1480, 84 : Se tu ramaynes ung homme du gibet, jamays il ne te aymera, prov. illustré par la fable du serpent qui mord l'homme qui vient de le sauver de la mort.

109
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     MAILLE1          MAILLE2     
-

Maille à maille fait on le haubergeon : "Sire" che dist Esmerés, "vous sortissiés toudis ! Si arons, si Dieu plaist, le roy de paradis, Car d'une maille au cop est li aubers furnis." (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 38). Car une maille au cop, ce dist on mainte fie, Li haubers se fachonne. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 832). Princes puissans, apaisiés les nuisans, Plantez es champs de paix quelque vergon : Maille a maille fait on le haubergon. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 74). Nous y verrons l'abbé de sainct Bertin Ung jour logier a son plus hault dongon [du Chapeau Rouge] : Maille a maille fait on le haubregon (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 157). Celluy qui veult soignier Ses enfans de vitaille Doit tousjours besoignier Affin qu'argent en saille. Du peu gaignier ne chaille A l'ouvrier, s'il est bon, Car de maille aprés maille Se fait le haubergon. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 42).

Rem. Hassell 154, M3.

110
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     MAÎTRE1          MAÎTRE2     
-

[Le serviteur subit parfois la punition que mérite le maître] Qui commet un méfait avec son maistre se voit seul pendre/est tout seul bouilli : ...Il resamble celui a se malle journee Quil va avoec son maistre embler a recelee Et puis se voit seul pendre. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 631). ... "Or est mes corpz cheti[s] ! Il appert et c'est voir et il avient tousdis Qui avec son maistre s'an vait per le pays A la faulce monnoie, il est tout seul bouilli..." (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 899).

111
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     MAÎTRE1          MAÎTRE2     
-

[Le serviteur subit parfois la punition que mérite le maître] Qui commet un méfait avec son maistre se voit seul pendre/est tout seul bouilli : ...Il resamble celui a se malle journee Quil va avoec son maistre embler a recelee Et puis se voit seul pendre. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 631). ... "Or est mes corpz cheti[s] ! Il appert et c'est voir et il avient tousdis Qui avec son maistre s'an vait per le pays A la faulce monnoie, il est tout seul bouilli..." (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 899).

112
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     MAL1          MAL2     
-

Il advient qu'on a mal pour bien faire : Ensy ot mal pour bien, il avient ensy C'on a mal pour bien faire (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 661).

Rem. Morawski : 462 (var. ms. Q [15e s.]) : De bien faire vient bien maus ; Hassell 52, B82 ; DI STEF. 81b.

113
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     MAL1          MAL2     
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Nul ne fait mal sans que le mal le touche : "E ! laz, dist li traïtrez, cy perderai le vie ; Nuz ne fait mal que maux ne soit de se partie." (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 775).

114
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     MAL1          MAL2     
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Il advient qu'on a mal pour bien faire : Ensy ot mal pour bien, il avient ensy C'on a mal pour bien faire (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 661).

Rem. Morawski : 462 (var. ms. Q [15e s.]) : De bien faire vient bien maus ; Hassell 52, B82 ; DI STEF. 81b.

115
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     MAL1          MAL2     
-

On peut avoir mal pour bien faire : Quant Clement l'entendy, tous li sans li fremy, De cuer tristre et dolant longement s'escondy, Mais ce ne li vali le monte d'un espy ; En cartre fu boutés sans faire lonc detry. Ensy ot mal pour bien, il avient bien ensy C'on a mal pour bien faire. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 661).

116
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     MAL1          MAL2     
-

[Idée similaire] Nul ne fait mal sans que le mal le touche : "E ! laz, dist li traïtrez, cy perderai le vie ; Nuz ne fait mal que maux ne soit de se partie." (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 775).

Rem. Hassell 158, M52.

117
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     MAL1          MAL2     
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On fait mal pour le pis éloigner : Mieux vaut coper .I. doit c'unne tieste trenchier Qui poet le loy de Dieu acroistre et essaucier, Il fait bon reculer pour li pluz avancier, Et sy fait on bien mal pour le pis eslongier : Ce dist Catons li sages. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 373).

Rem. Morawski 1469 : Len fet sovent mal por plus mal lesser.

118
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     MARCHAND     
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Il n'est pas bon marchand celui qui toujours gagne : Ainsy fu pris Jourdains a le chiere hardie, Oncques mais ne fu pris de le gent paiiennie ; Soy conforte li rois ! Justez marcans n'est mie Cheli qui tousjours gaigne. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 562).

Rem. Hassell, 161, M84.

119
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     MARCHÉ     
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Tel jure de son marché qui puis en laisse. "Tel jure de faire ce qu'il promet qui par la suite doit y renoncer" : Dont pluseurs y ot qui juroient Que le passage essaieroient, Car bien cuidoient estre tel Qu'il feroient tout autretel. S'il y passerent, plus n'en say. Mais tels se porroit a l'essay Mettre, qui s'en repentiroit Et qui jamais n'i passeroit. Car tels jure de son marchié Qui puis en laisse la moitié ; Et tels cuide amer sans mesprendre Ou il a assez a reprendre. (MACH., D. Lyon, 1342, 235). Quant Selodus le scot, si fu moult courrouciez et jura ses dieux que tous seroient ars en pouldre. Mais en pou d'eure Dieux labeure. Et aussi tel jure aucunesfoiz de son marchié qui puis en laisse. (ARRAS, c.1392-1393, 182). ...prestement il [Charles le Chauve] jura que jamais ne fineroit, si auroit il mis jus monsgr Gérad, ou il mourroit en la painne. Mais tel jure de son marchié qui depuis en laisse, aussi fit le roy (WAUQUELIN, Gir. Ross. M., 1447, 254). [Le roi de Hongrie, épris de sa fille, lui manifeste son intention de l'épouser ; elle lui répond] "Ha, pere, pere, Dieux par sa grasce vous pourverra de milleur conseil entre chi et dont : tel jure de son marchiet qui depuis en lait. Je ne vous quide point tel que vous deussiés faire tel chose dont vous seriéz a tousjours du monde blasméz et repris." (WAUQUELIN, Manequine C.T., a.1448, 130). Ses .VII. frerez fu moult li paiiens honnourans Et leur dist don talent a coy il fu pensans Et que desus Gadrains voet estre cevauchans Pour le fille Ricart, dont fera ses commans. Ensy dist le paiien qui moult fu sourcuidans, Mais tez est bien souvent de ses marquiez jurans Qui puissedi en laisse (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 174).

Rem. Morawski 2359 : Teus juree de son marchié qui puis en laist ; Hassell 144, J52 ; DI STEF. 525b, marché.

120
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     MAUVAIS     
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Des mauvais hanter perd on l'âme et la vie : Charlez leva se main qu'il ot blance et polie, Ou hateriel li a le colee bailie Et dist : "C'est o non Dieu qui de mort vint a vie, Qu'i te croisse te force et te cevalerie ! Soiiés toudiz preudons, c'est ce que je vous prie. Antez toudiz les bons et ne l'oublïez mie, Car des mauvaiz hanter pert on l'ame et le vie." (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 761).

121
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     MÉCROIRE     
-

On fait souffrir un homme par lui mécroire "On fait souffrir un homme en ne le croyant pas" : Lors dist a lui le dame dont je fai mensïon Queles bourgois fera mener o roy Charlon Et que trestout seront pendus a Monfaucon. E ! laz, li bonne gent n'y se bien non. Mais on a fait a maint homme mal soufrir sans raison Par lui a tort mescroire. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 848).

122
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     MENACE     
-

De menaces vit on moult longuement : ...il estoit manechiés de païens durement ! Si dist que de manèches vit-on moult longement. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 283). ...on manache bien tel qui puis vivera ; Ungs hons moert bien de cos, voire quant trop en a, Mais on vit de manachez. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 316).

Rem. Hassell 162, M113 ; DI STEF. 531b, menace.

123
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     MENACER     
-

On menace bien tel qui puis vivra : Quant Saudoinez les vit, forment s'esleecha ; Moult manache Jourdain et le gent qu'a lui a, Mais on manache bien tel qui puis vivera ; Ungs hons moert bien de cos, voire quant trop en a, Mais on vit de manachez. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 316).

Rem. Morawski 1218 : Menacié vivent, decolé muerent.

124
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     MERCI     
-

Qui merci prie merci doit avoir : Qui merci crie, il doit merci avoir. (FROISS., Rond. B., c.1365-1394, 63). Li dis contes Derbi, qui fu moult nobles et très gentilz de coer, respondi : "Qui merci prie, merci doit avoir..." (FROISS., Chron. L., III, c.1375-1400, 52). On troeve, et bien le sai, ou sautier de Davy, Et Jesus ensement qui pour nous mort souffry Le nous monstra assez quant Longiz le fery, Que pour bien amender doit avoir sans nul sy Mercy qui merchy prie. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 40).

Rem. Hassell 163, M121.

125
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     MERDE1          MERDE2     
-

Celui qui la merde file, la merde dévide : ...S'en doit contresenier d'avoir merdeux paiage. Cieux qui merde fille, enteng ce que dira ge, Par droit merde deswide. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 487).

Rem. Morawski. 1990 : Ki merde file merde travile ; Hassell 163, M125 ; DI STEF. 535b, merde.

126
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     MÈRE     
-

Nul ne peut mieux aimer que coeur de mère : Mille dansiaux a fait li enfez aprester, C'ains n'y vot cevalier en se route mener. A tant a pris congiet Ricart o le cuer ber Et le roïne pleure, ne se puet conforter, Car on dist et c'est vrai : nuz ne puet mieux amer Que cuer de bonne mere (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 725).

Rem. Hassell 38, A123.

127
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     MESURE     
-

En toute chose il doit y avoir mesure : Tant que, comme en toutes choses il doit avoir mesure, il [[un père très sévère avec son fils]] en faisoit trop et grande rudesse lui monstroit (CHR. PIZ., Corps policie L., 1406-1407, 109). Pour che dist on souvent : nuz estats [T. escuz] n'est si grant Que le plain de mesure. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 425).

Rem. Morawski 567 : De tout et par tout est mesure, 1730 ; Hassell 164, M137.

128
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     NATURE     
-

Plus trait (bonne) nature que chevaux et poulains/que cent boeufs : Bauduins de Sebourc fist ses fères germains Courtoisie et honneur ; car de coer fu chertains, Et nature li donne, que ses coerz fu atains D'amer les damoisiaus, à cui pas n'est lointains. Plus trait bonne nature que chevaus, ne poullains. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 258). [Autre ex. t.2, 98] Ilh est I proverbe qui dist : Nature trait plus que cent buef ; et ensi fist-il chi ["en est-il en l'occurrence"], quant at enameit I enfant qu'ilh ne conoiste ne li enfe luy, et si sont peire et filh. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors B.B., t.3, a.1400, 167). Pour che dist on, c'es voirs, ce puet on tiesmoignier : Plus que ne font .C. buez fort et grant et plenier Tret pooir de Nature. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 540). [Dans le poème intitulé Le voiage de Napples , Molinet raconte les conquêtes de Charles Quint]Et quand il voit ennemis rembarés, Clos et barrés, bois et champs raverdis, En visitant, comme l'on fait cy prés, Rosiers, cyprés, gardinaiges et prés Tirans parés ubg petit paradis, Lors fort furnis de gens d'armes hardis, Ensemble unis, rapassent montz et vaux : Plus trait Nature aux champs que cent chevaux. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 281).

Rem. Morawski 1655 : Plus trait nature que cent beufs ; Hassell 174, N4-7.

129
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     NEZ     
-

Qui coupe son nez, enlaidit sa face : ...pardonner devons toute no felonnie, Ne devons retenir mautalent ni envie. Tels est ore joians, et mainne chiere lie, Qui ne verra demain en santé la complie ; Creés vos .IIII. freres, et cheus de vo lignie, Car qui cope son nes, sa face est despechie. (Bât. Bouillon C., c.1350, 138). Sire, je le vous di pour bien, se vous volez, Je seroie de vous courouciez et irez, Poi aroie d'onnour se le vostre perdez ; Car trop a laide face cilz qui n'a point de nez. Regardez en vos fais et si vous avisez, Et ostez ces Juifs et sus de vous mettez Et créez vos barons et prisiez et amez. Car de son païs n'est li hons sires clamez, Quant il est de ses gens haïs et despitez (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, 248). Rois, pardon te requiers, je n'y doi point falir. Dieu fist pardon Longis, quant l'ot vulu ferir De le lance o costé pour nous d'infier ravir ; Dont ne dois tu viers my ton pardon retenir Ne le dois refuser ne je n'y dois falir. Et je suis tez cousins , ne me dois pas honnir ; Qui cope son nez jus pour sa biauté tolir Il vergonde sa face. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 489).

Rem. Morawski 2148 : Qui son nés cope sa face enledist, 2149 : Qui son nés taille sa face conchie ; Hassell 176, N18 ; DI STEF. 581a, nez.

130
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     NOËL     
Tant crie l'on Noël qu'il vient. "À force de désirer un événement, il finit par se produire" : Et de ce vien, comme je tien, que quant le peuple veult conjoïr a son roy ou a son seigneur a sa venue, il huche et crie Noel, Noel, comme en remembrance de ceste paix, en suppliant par ce qu'il les maintiegne en paix. Or huchons tant Noel qu'il viengne, qu'il nous apporte paix : reviengne paix. (GERS., Discours réconcil. G., c.1408, 1110). Car tant cri on Noël tout contreval l'anee C'on en troeve le fieste. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 808). Tant mauvais est qu'on le desprise ; Tant crie l'on Noël qu'il vient. Tant parl'on qu'on se contredit (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 52). [Dans le poème intitulé Le voyage d'Espaigne] En ce loingtain tres dur pelerinaige, Maint personnaige a souffert grant doleur ; Le cler soleil, a qui debvons homage Et alumage, y perdi par umbrage Force, coraige et clarté et vigueur ; Mais par chaleur divine est en valeur, Car du maleur preterit ne souvient : Sy haultement crie on Noël qu'i vient. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 379).

Rem. Morawski 2291 : Tant crie len Noël qu'i[l] vient ; Hassell 176, N22 ; Di Sefano 583c, Noel.

131
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     NONNAIN     
On peut tant prêcher la nonnain qu'on lui fait abandonner l'ordre : Quant Kalefin oÿ son fil ainsy plaidier, Traïson y entent qu'il n'avoit mie chier, Nonpourquant s'apensa et pris a rewaitier. Et dist c'on puet bien tant le nonnain preschier C'on li fait laissier l'ordre. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 816).

Rem. Cf. aussi Morawski 1029 : La piours ammors c'est de nonnain

132
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     NUIRE     
-

L'homme doit avec raison nuire à celui qui veut lui nuire : Durement le navra du fer agu en son Et l'abat du destrier très enmy le sablon. Quant Gloriant le vit, merveillez li fu bon ; Point ne m'en esmerveille, li ons doit par raison Nuire qui li voet nuyre. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 634).

Rem. Morawski 688 : En totes les manieres que len puet doit on grever son enemi ; Hassell 102, E37.

133
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     OEUVRE     
.

De maivaise oeuvre mauvaise saudée : La estaint et morut Aubuïn li maufez (...). Ensy fu ordement li lecherez finez : D'orde oevre orde saudee. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 677).

Rem. Hassell 181, O26.

134
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     OISEAU     
-

Le bon oiseau s'affaite/se fait/se faite de lui-même : On dist k'osiaus gentieuls par li maine se faite ; Par coustume sonn'on, quant on a pris retraite. Grsce de Dieu voelt iestre par dévos coers atraits ; Petit vault amistés, s'en caritet n'est faite. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.2, c.1347-1353, 118). De jeux de tables et d'échecs, de gracieusement et sagement parler et deviser, passoit tous les autres qui estoient de son eage [Jacquet de Lalaing] ; et pour en parler à la vérité, il estoit naturellement enclin et usité à tout ce que coeur de noble homme appète et doit désirer, réservé qu'il n'avoit jamais porté armes, n'en oy parler, ne vu l'usage de jouster et tournoyer. Mais on dit en un commun parler, que le bon oiseau se fait de luy-mesme, ainsi comme fit iceluy bon escuyer (CHASTELL., Oeuvres K., t.8, c.1435-1475, 11). Charlez queÿ sy roit du destrier aragon Que pres qu'il n'ot crevet le cuer et le pomon. Moult despleut à Jourdain, ne li fu mie bon ; Son fil en apiella mauvaiz, truant, garchon, Puis rendi le destrier o roy de Monlaon. .II. foiz l'a remonté celui qui sans raison Le vot ocir a mort ; pau de sy fais troev'on, Mais on dist : li oisiaux d'umainne affectïon Par lui mismez s'affaitte (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 683). - Madame, ce dist Gerars, Dieux parface en luy [votre fils] et en moy ce qu'il y fault. Quant est endroit moy m'en acquitteray, ja soit ce que en luy remonstrer ne dire ce qu'il devra faire aray bien pou a songnier, car communement ay oÿ dire que "le bon oysel se fait de luy meismes." (Hist. seign. Gavre S., c.1456, 8).

Rem. Morawski 1434 : Oisiaux debonaire par soi s'afaite ; Hassell 181, O42 ; DI STEF. 609a, oiseau.

135
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     ORGUEIL     
-

Orgueil fait souvent trébucher celui qui trop en soi-même se fie : Quant li paiiens l'entent, le quief pris a drechier Et voit Jourdain armet a loy de cevalier. Quant le voit esseulet, ne le prise .I. denier, Ne li daigna respondre, ains se recoucque arier ; Tant est fel et despis et tant le fait cuidier Orguel Qui trop en lui se fie (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 266).

136
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     OUBLIER     
-

Il n'est rien qu'on n'oublie, (fors que le mal à faire) : Mais Saudoinez toujours du debat les renvie, Toujours tint l'estendart contre le gent haïe A l'aïwe des rois qui sont de se partie, Dont li bons rois Jourdains avoit le signourie ; Par ceux fu secouruz Richars par mainte fie. Signeur, vous savez bien qu'il n'est riens c'on n'oublie : .VII. ans est Jourdains hors de se grant manandie (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 502). Et li sergant qui furent a tiere mort rué Furent enseveliz, puis furent entieré ; Pour le noble Jourdain furent tos oublïé. Il n'est riens c'on oublie, c'es fine verité, For ques le mal a ffaire. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 524).

137
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     OUBLIER     
-

Il n'est rien qu'on n'oublie, (fors que le mal à faire) : Mais Saudoinez toujours du debat les renvie, Toujours tint l'estendart contre le gent haïe A l'aïwe des rois qui sont de se partie, Dont li bons rois Jourdains avoit le signourie ; Par ceux fu secouruz Richars par mainte fie. Signeur, vous savez bien qu'il n'est riens c'on n'oublie : .VII. ans est Jourdains hors de se grant manandie (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 502). Et li sergant qui furent a tiere mort rué Furent enseveliz, puis furent entieré ; Pour le noble Jourdain furent tos oublïé. Il n'est riens c'on oublie, c'es fine verité, For ques le mal a ffaire. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 524).

138
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     OUVRIER     
-

(Bon) ouvrier ne viendra jamais trop tard à l'oeuvre/à journee : ...souvent les desrains venuz Euvrent si vertueusement Que aulcuns venus premierement Par bien labourer devanchissent, Quar au parler s'entiedissent, De telx y a, par negligence. Et ceulx pensent o diligence Nuit et jour de leur rccouvrier. Pour ce dit l'en que bon ouvrier Ne vendra ja trop tart a euvre. (Tomb. Chartr. Dix-huit contes K., c.1337-1339, 282). Mais on dist bien souvent, c'es verité prouvee, Que ouvrier ne puet venir tart a journee (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 175).

Rem. Morawski 295 : Bons ouvriers ne peut tart venir en oeuvre ; Hassell 187, O101 ; Stefano 625a, ouvrier.

139
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     PÉCHEUR     
-

Pardon au pécheur : Et yl est sy preudons qu'a mercy me prendra Pour le bien amender, car on dist de piecha, Le pardon o pequeur (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 37).

140
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     PEINE     
-

Celui qui veut venir au bout d'une oeuvre doit y mettre peine : Souvent dient entr'iaux a privee mainnie Que par ces .II. poroit le pais estre esploitie, S'il estoit par qui fust faite ne pourcachie, Car qui tent a avoir aucunne oevre esploitie Y li faut mettre painne (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 689).

141
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     PENDRE     
.

Celui qui doit être pendu ne peut se noyer : Noyer ne puet, cil qui doit pendre. (JACQUES BRUYANT, Voie pauvreté richesse P., 1342, 7). Mieux vous vausist avoir outre le mer passé Et fait une ermitage et vo vie amendé Ou vos maux euïssiez de vostre cors sané. Mais cieux ne puet noiier par nulle cantité, Qui en la fin doit pendre (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 484). Le malheur tonne sur vous et vous talonne, Le diable vous fait fourvoier : Qui doibt pendre, il ne peult noyer. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 63). LE DUC (Charles le Téméraire) au ROITELET (Louis XI). Tu as ton doffin, ta lamproie, Ton coullon, qui fait ses regars Sus la mer, avec ses fins gars, Mais en fin aront leur loier : Qui doit pendre, il ne poeult noyer. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 652). [Autre ex. p.595, 665]

Rem. Morawski 1350 : Ne peut noier qui doit pendre, 1910 : Qui doyt pendre ne puet noyer ; Hassell 178, N42 ; DI STEF., 592a, noyer et 665 b, pendre.

142
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     PENSER     
.

Mal pense celui qui ne se rapense "Mal pense celui qui ne remet pas en causes ses pensées" : Quant Saudoine l'oÿ [Jourdain, qui le menace], couleur prist a muer Lors ne desist .I. mot pour tout l'or d'outre mer ; A soi meïsmez dist : Jourdain fera yrer. Oussy euïst il fait, s'yl eust volu outrer Une esreur qu'il emprist, mais poi li pot durer. Pour che dist on : mal pense en aucun mal penser Cieux qui ne se rapense. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 426).

143
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     PERDRE     
-

Tout ce qui est/chiet en aventure/en péril n'est pas perdu : Et Rose, la royne, a moult de coer priet A Dieu le tout- poisant, que son coer ot plaïet, Que la vitoire il ait a son pople envoïet. Mais elle ara le coer assès tost courechiet Plus que n'ot onques mais et de doel desvoïet ! Mais depuis assés tost r'ot-elle le coer liet, Par .I. gentil bastard qui li fist amistiet. Il n'est mie perdut tout chou qu'en peril chiet. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 162). Il nous sera bien mal advenu se nous perdons nostre roy et nostre damoiselle. Le pays sera en grant orfenté de seigneur qui le gouvernera. Beaulx seigneurs, dist le cappitaine, il n'est pas tout perdu quanqu'il em peril gist. Ayez fiance en Jhesucrist, et Il vous gardera. (ARRAS, c.1392-1393, 114). Sy fut Thibault moult dollant et non pourtant luy respondi ausques froidement : "Ce qui gist en advanture n'est mye du tout pardu, vassal..." (Guill. Orange T.H.G., t.1, p.1450, 296). Quant paiien l'on veü [Jourdain étendu par terre, estourbi par un coup], se sont resvigurez, Bien cuident que mors soit et a se fin alez, Mais nonn est : mainte cose, oÿ dire l'avez, Gist en peril souvent, c'est fine veritez, Qui n'est mie perdue. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 734).

Rem. Morawski 1372 : N'est pas perdu quanque en peril gist ; Hassell 197, P130.

144
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     PÉRILLER     
Chose périllée est bien souvent rescousse : Il sont en gran peril, mais on troeve en clergie [T en Elie] Que li cose qui est a le fois perillie Est bien souvent rescousse. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 583).
145
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     PIED     
-

Autant vaut celui qui le pied va tenant comme celui qui la bête va par force écorchant. "Le complice d'un méfait est aussi coupable que celui qui le commet" : Certes ja soit ce que celle qui fait le pechié en doye porter son fait horrible et pesant, aussi fera celle qui l'aide et consent ou porte ou soustient, car autant fait cil, dist on en proverbe, qui tient le pié ["qui participe au mal"] comme cil qui escorche. (FRÈRE ROBERT, Chastel perill. B., c.1368, 263). ORILLART. (...) Aussi t'avons nous bien aidié. CLAQUEDENT. Autant a cil qui tient le pié, Par raison, que cil qui escorche. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 341). Tantoz le ferai pendre comme laron puant, Car yl es [sic] bien laron, qui voir yra jugant, Qui le laron soustient en larechin faisant. On dist qu'otant vaut cieux qui le piet va tenant Comme cieux qui le bieste va par force escorchant. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 425).

Rem. Morawski 137 : Assez escorche qui pié tient, 207 : Autant gaaigne qui pié tient comme qui escorche ; Hassell 199, P153.

146
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     PIED     
-

Celui qui a les pieds cuits ne peut aller sa voie/ne peut s'enfuir : Adont il frappa sus le malleureux de la lance, tellement qu'il le porta mort a terre. Et pour ce dist vray qui dist : "Aler ne s'en peut qui les piez a cuiz." (Percef. III, R., t.3, c.1450 [c.1340], 222). Atant ilz commanderent a leurs gens qu'ilz allassent devant a Deserte nomcier leur venue en ce soir, car ilz y arriveroyent ; mais non firent, car grandement leur meschey. et pour ce dit vray le proverbe que a grant paine puet fuir cellui qui a les piez cuis. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 167). Or aproche le jour, je le sai vraiement, Que j'averai des biens que j'ai fait paiement. Cieux qui a les piez cuiz, on le dist bien souvent, Ne poet aler se voie. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 391).

Rem. Hassell, 200, P170 ; DI STEF. 685b, pied.

147
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     PIS1          PIS2     
-

On fait le mal pour pour éloigner le pis : Mieux vaut coper .I. doit c'unne tieste trenchier Qui poet le loy de Dieu acroistre et essaucier, Il fait bon reculer pour li pluz avancier, Et si fait on bien mal pour le pis eslongier : Ce dist Catons li sages. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 373).

148
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     PLEUVOIR     
-

Il/Dieu n'a pas encore plu tout ce qu'il pleuvra "Le plus dur ou le plus avantageux reste à venir" : C'est droit, bien soit venuz cieux qui aportera, Mais je croy qu'a brief tans il s'en repentira, Encore n'est point plut tout che qu'il plouvera. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 659). ...Des fleurs l'eslite en Gand est arrivee, C'est la tres noble illustre Marguerite, Par qui merite, en Flandres fort inclite, La paix habite et deux fois l'a trouvee ; Se retournee est et dur fortunee, Quelque journee ung grand eur lui venra : Dieu n'a point plut tout ce qu'il plouvera. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 356).

Rem. Hassell 94, D76 ; DI STEF. 260b, Dieu. Cf. aussi Morawski 1311 : Mult est fol, quant il plut, qui de bon oste se mut.

149
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     PORTER1          PORTER2     
-

Celui qui rien ne porte rien ne lui groe ("tombe comme un fruit secoué") : [Une fille vient rendre visite à sa mère emprisonnée ; au geôlier qui lui dit que c'est interdit, elle répond] "Amis, ne vous doutez, celle li respondoit, Je ne li porte vivrez, ciertez, ne caut ne froit, Et se vous vos doutez de che qu'i ainsy soit, Je me despoullerai sy nue que men doit. - Bien me plest, dist celui qui pité en avoit, Car on dist que celui qui riens ne porteroit, Par droit riens ne ly groe." (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 599).

Rem. Leçon grieuve corrigée d'après T ; l'auteur aurait modifié le proverbe Qui riens ne porte riens ne li chiet (Morawski 2117) et le scribe aurait remplacé la forme archaïque par un verbe plus courant (cf. T. Matsumura, R. Ling. rom. 62, 1999, p.178, 34).

150
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     POULE1          POULE2     
La poule n'a de bien que ce qu'elle peut à la terre arracher : ...Il sera ensy fait , autrement n'enn yra. Voist tiere conquester comme mon cors fait a ! Li poulez n'a de bien ne ja nul jour n'ara For ques chou que de tiere esrachier il pora Au bec et ses onglez. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 596).
151
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     POUVOIR1          POUVOIR2     
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Qui n'y peut, coi se tienne : Mais dedens son cuer s'est le bielle confortee Quant le brach du gaiant vit jesir en la pree ; Bien set [Oriabel] que de cest lez n'ara force trouvee Dont le tieste Jourdain puist avoir decopee ; Qui n'y puet, cois se tiengne ! (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 282).

152
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     PRUDHOMME     
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Nul homme ne peut le sens d'un prudhomme priser : Pour che dist li villains souvent en reprouvier : Nuz hons ne puet le sens d'un preudomme prisier, C'est un bien qui tout passe. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 647).

Rem. Prov. classique modifié : Morawski 1610 : Pensee de preudomme est senz e sa parole jugement.

153
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     RECULER     
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Il fait bon reculer un peu pour saillir plus loin : Ci puet on des deus scens aprendre : Au premier ne puis je faillir : Bon reculer pour mieus saillir Fait souvent, ce dient la gent. (MACH., D. Aler., a.1349, 362). Lors li dist [le maître des larrons] : "damoiselle, par le corpz saint Elye, (...) Onques plus douche ymage je ne vi, en ma vie ; Pour déchevoir tous cuerz fustez faite et taillie : Or voel que soiiés et ma femme et ma mie." "Sire", dist la pucelle, "par foy et je l'otrie (...) Faitez de moi vo gré, ne vous escondi mie (...)." Quant li maistres l'entent, s'en mainne chière lie ; Douchement l'acola, et celle s'umilie : Car boin fait .I. seul piet reculer, à le fie, Pour salir plus avant ; che n'est mie folie. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 49). Tant que a la guerre, creez le conseil des vaillans hommes qui ont hanté le mestier d'armes honnourablement. Ne faictez ja long traictié a voz ennemis, car en longs traictiez gist aucunes foiz grant decepcion et grant perte pour la plus puissant partie, car les saiges reculent pour plus loing saillir. (ARRAS, c.1392-1393, 87). ...car il est expedient et fait bon un pou reculer a certain temps pour saillir plus loing, c'est assavoir pour exposer a vray honneur et voulenté de Dieu ce qui est gasté villainement au domage des corps, des bources et des ames (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 319). Mieux vaut coper .I. doit c'unne tieste trenchier Qui poet le loy de Dieu acroistre et essaucier, Il fait bon reculer pour li pluz avancier, Et sy fait on bien mal pour le pis eslongier : Ce dist Catons li sages. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 373). Souvent le besoigne est meilleure Quant on choisit temps pour la faire. Pour trop haster on peur deffaire L'entreprinse et du tout faillir. Qui garder se veult de meffaire, Il reculle pour mieulx saillir. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 82).

Rem. Morawski 875 : Il fait bon reculer pour meus saillir ; Hassell 214, R15 ; DI STEF. 756a, reculer.

154
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     RECULER     
-

Il ne faut pas si loin s'avancer qu'on ne puisse reculer, si besoin était : Ell' a hauciet le poing [Oriabel, qui se méprent sur les intentions de Jourdain], tel cop li va donner Qu'en la bouce li fist .II. maistre dens fausser Et li fist du visage le cler sanc degouter, Et puis li dist .II. mos qui font a recorder : "On ne doit point sy loins par raison engamber C'on ne puist vistement ariere reculer Quant on en a besongne." (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 517).

Rem. Morawski 875 : Il fait bon reculer pour meus saillir.

155
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     REFUSER     
-

Ne refusez jamais ce qu'un plus riche que vous vous a donné : ....I. sens vous voiel retraire c'on m'a moult recordé : Ne refusés jamais en jour de vostre aé Chou que plus ricez hons de vous vous a donné. Car vous feriez folie. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 287).

156
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     ROI1          ROI2     
-

Celui qui est droit roi doit toujours droit rayer "Celui qui est un vrai roi doit toujours agir justement" littéralement, "doit tracer un sillon droit" : [Naimon dit à Charles] Cor entendez a droit sans vous a desroiier, Car ceux qui est drois rois doit toudis droit roiier, Le bien bouter avant et le mal eslongier. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 694).

157
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     ROSE     
-

On perd ses roses si on les jette au fumier : Quant Jourdain l'entendi, il n'a talent qu'il rie, A plorer commencha voiant la baronnie Et puis dist a Regnier a douce voiz serie : Par foi, biau doux parins, trop mal vous ai merie L'onneur que m'avez fait et le gran courtoisie Et trop longhement ai me marinne oubliie ; Par moy proeve c'on pert ses rosez a le fie, Qui au fummier les jette. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 406).

Rem. Cf. aussi MorawskiM: Fols est ki c e qu'il tient gete a ses piés ; Hassell 197, P134.

158
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     SAGE1          SAGE2     
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Du sage vient le sens et du fou la folie : Jonez suis et cuidans, n'ai point d'age grignour, Et se suis escuiiers, n'ai point plus garnt atour, Et sy n'ai point d'argent qui vaille .I. arc d'aubour ; Par ces .III. poins voi moult decheoir ma valour. Jonesse en gran cuidier me tient par son atour. Du sage vient li sens et du fol le folour, C'est notable parolle. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 617).

Rem. Morawski 492 : De fol folie ; Hassel 230, S93 ; Di Stefano 779a, sage.

159
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     SAGE1          SAGE2     
-

[La modération est une qualité du sage] Mieux vaut le sage attempré que le cuidant hâtif : Mais il souffroit pour tant qu'o Fromon est remés En serviche ; et c'es drois, car qui n'est aviséz Qui devant autrui sert, yl i puet perdre assés Et d'autre part mieux vaut li sagez atemprés Que li cuidans hastieux, fors et desmesurés : Qui soefre, Dieu l'essauche (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 70).

Rem. Morawski 1284 : Meuz vaut savoir ke soz paroir.

160
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     SAINT     
-

À tel saint telle offre/offrande/soignée : Tenez, dist elle, icelle boistellette. Dedans y a une merveille rose Que jou ay par soubtil art enclose. Ne eschera, ce set certaine chose, Tant que serai envers vous pure et nette. Et se voiez en fin muer la chose, Ne me croiez, comment que je le glose, Ainchois faittes que soie a chevaulz traite. A tel saint, tel songnie ["chandelle"]. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 676). Moult bien li renderoit [à Jourdain], ce dist [Aubuïn] en son patois. Les griez qu'a fait son fil, les maus et les anois : A tel saint tel offrande ! (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 662). Le chant de ce temple est alarme, Les cloches sont grosses bombardes, L'eaue benoicte est sang et larme (...) , Et l'encens , pourre de canon : A tel sainct tel offre et tel don (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 67). Le chant de ce temple est alarme, Les coches sont grosses bombardes, L'eau benoicte est sang et larme, L'asperge est ung bout de guisarme,Les cappes sont harnas et bardes, Les processions, avant gardes Et l'encens, pourre de canon : A tel sainct tel offre et te don. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 67). Finablement (...) Trouvay logis, nommé l'ostel d'Austrisse (...). L'hoste estoit jeune, humble, courtois, humain (...). L'hostesse aussy, de vertus la nourrice, Estit puissante et terrïenne grande : On doibt donner a tel sainct telle offrande. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 168).

Rem. Morawski 164 : A tel saint tel offrende ; Hassell 223, S12 ; DI STEF. 779c, saint.

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     SAINT     
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[Proverbe intégré] Au bon saint sa chandelle : Quant je suis revenuz de Paris l'enforchie En santé de mes membres, j'ai porté sans falie Au bon saint me candeille. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 423).

162
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     SALAIRE1          SALAIRE2     
-

De tel fait tel salaire : Lors le fist recuellir le dame o cler viaire Tout le pluz nettement quë on le pooit faire, Et puis en .I. fort cuir de cierf le fist entraire Et pendre a Monfaucon pour son vouloir parfaire. Ensy moru Fromon que vous m'oez retraire, Et ensement ot il de tel fait tel salaire, Et c'est justre parture. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 494).

Rem. Hassell 108, F9 ; DI STEF. 606c, oeuvre.

163
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     SAVOIR1          SAVOIR2     
-

Mieux vaut savoir que cuider (par folie) : Puis le lendemain, s'en party pour faire et accomplir son voyage, esperant que brief retourneroit en sa terre. Mais on dist en ung commun langaige que mieulx vauldroit sçavoir que cuidier, car oncques puis le chevalier ,e retourna en son paijs (Gill. Trazegnies V., p.1454, 185). Quant il fu adoubez de quanqu'il li faly, Tant fu biaux que nuz hons plius biaux ne coisy. Bien cuide avoir Jourdain ains le vespre honny, Mais c'est folour ; mieux vaut savoir, pour vray le dy, Que cuidier par folie. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 334).

164
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     SERVIR     
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Il fait bon servir un homme riche, on en amende : Ensy fu cevaliers Richars coy que nuz die Et en l'onneur de lui .IIC. a une fie Que menez ot o lui d'Escoche le garnie. Pour chou fait bon servir le rice homme a le fie, Souvent on en amende. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 762).

165
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     SONGE     
-

Qui se fie en songe, c'est toute foleté : Moult fu contez Reniers de son songe effraez. "E ! las, fait il, seroit ja Jourdain acordez Et a mon anemit se seroit retournés ? Mais qui se fie en songe c'es toute foletez..." (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 82).

Rem. Hassell 231, S106. Cf. aussi Morawski 494 : De fol home fol sunge, 1118 : Le songe que len voit est legers à espundre.

166
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     SOUFFRIR     
.

Qui souffre, Dieu l'exhausse : Mais il souffroit pour tant qu'o Fromon est remés En serviche ; et c'est drois, car qui n'est avisés Qui devant autrui sert, yl i puet perdre assés Et d'autre part mieux vaut li sagez atemprés Que li cuidans hastieux, fors et desmesurés : Qui soefre, Dieu l'essauche. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 70).

167
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     TRAHISON     
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Nul ne fait trahison sans, qu'en fin de compte, il ne lui arrive malheur : Yl a estors son cop, sy l'a mort reversé. "Outre, dist il, cuvers, tu aiiez mal dehé ! Mal pensastez nul jour enviers nous fausseté. Nuz ne fait traïson par se desloïautté Qu'en fin maux ne li viengne." (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 638).

Rem. Hassell 240, T77.

168
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     TRAHISON     
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Onques de trahison ne peut nul avancer : Par foy, dist le paiien, nous avons no loiier De nostre traïson ! J'ai oÿ tiesmoignier : Onques de traïson ne pot nuz avanchier. Mais Yvorins mes fieux m'a fait ce destourbier. Mahommet le confonde, qui tout puet justicier ! (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 838).

169
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     TRAÎTRE     
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Il est fou celui qui en traître se fie : "Sire, ce dist le dame, ne vous celerai mie. Je criens, se la alés, que ne faciez folie, Car Fromons est crueux et plains de felonnie, Espoir vous voet traïr par se grande boidie : Cieux est foz qui en riens en traïteur se fie..." (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 43).

170
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     TRAÎTRE     
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Nul homme ne se doit en traître fier, s'il ne veut pas être détruit : Soutieux en fu Jourdains, ne les veut encauchier Pour che qu'il ne savoit se gent avoit derier Et pour che que Fromons fist trop a resongnier Par les faux tours qu'il set trouver et soutillier, Car nuz hons ne se doit en traïteur fiier, S'il ne se voet destruire. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 400).

Rem. Morawski 864 : Il est foul qui en ribault se fie.

171
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     VENIR     
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Il n'est rien qui à point ne vienne : Cascuns a trait le branc qui li pent o costé ; Ja se fussent andoy fierement encontré, Ne fust chou que les os viennent par poesté : Riens n'est qu'a point ne viengne. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 323).

Rem. Cf. aussi Morawski 2423 : Trop demeure qui ne vient.

172
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     VOIE     
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Il n'est pas sage celui qui ne sait éviter une mauvaise voie : Signeur, oiiez pour Dieu le pere droiturier Comme Aubuïn le fel se seut bien esploitier Pour partir le sien cors du camp et eslongier : A soy meïsmez dist que s'il puet enguignier, Pour lui fera combatre .I. autre lozenghier. "N'est point sagez, dist il, qui ne sait eslongier Une mauvaise voie." (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 628).

Rem. Morawski 785 : Fol homes foles veies tient.

173
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     VOISIN     
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Qui bons voisins a, bon matin li approche / il a bon matin. "Avoir de bons voisins est une bénédiction" : "Seigneurs (...). Bon est de soy faire amer de son povre voisin, on ne scet quant on en a mestier. Car on dit : "Qui a bon voisin, il a bon matin." Se Darnant mon frere et ses filz se fussent fait amer de leurs voisins, encore fussent ilz en vie." (Percef. I, R., t.1, c.1450 [c.1340], 518). Dont s'en party Climent menant moult lie chiere, S'en porte assés de pain pour la semaine entiere Et d'un porc le quartier et sen surcot ariere. Pour che, qui bons voisins a en mainte maniere Bon matin li aproche. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 129).

Rem. Morawski 1785 : Ki a bon veisin a bon matin ; Hassell 252, V138.

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